Karim Bouhaddioui : »le handball peine à rivaliser avec les autres disciplines »

Mohamed Mostaphi

Karim Bouhaddioui, légende de la discipline et sélectionneur de l’équipe nationale de handball U21, a brillamment guidé son équipe vers la victoire lors de la septième édition de la Coupe Arabe des Nations, qui s’est déroulée au Maroc en septembre 2024. Les Lionceaux de l’Atlas ont décroché le titre en battant le Koweït en finale.

Karim Bouhaddioui a également conduit l’équipe nationale U21 lors de la Coupe d’Afrique des Nations, qui s’est déroulée en Tunisie en décembre 2024. Le Maroc a atteint les quarts de finale, confirmant ainsi son potentiel et sa place parmi les meilleures nations africaines de handball.

Dans une interview accordée à Al Bayane, le sélectionneur national revient sur les contraintes qui entravent sa préparation pour la prochaine Coupe du Monde (Pologne 2025), ainsi que les clés de la réussite dans cette échéance mondiale et ses perspectives d’avenir.

Al Bayane : Pourriez-vous nous faire part de l’état d’avancement des préparatifs pour ce tournoi ?

Karim Bouhaddioui : Le tirage au sort de la Coupe du monde de handball U21 (Pologne 2025) a placé l’équipe nationale marocaine dans le groupe E, aux côtés du Danemark, de la France et du Mexique. Ces sélections, issues d’écoles de formation réputées et dotées d’un palmarès historique éloquent, représentent un grand défi pour nous, dans cette compétition, où elles comptent parmi les favorites d’aller le plus loin possible.

Conscients qu’affronter des adversaires de ce calibre exige une préparation optimale, nous avons présenté un programme détaillé à la Fédération Royale Marocaine de Handball. 

Nous attendons désormais leur réponse avec impatience, d’autant plus que l’approche du mois de Ramadan rend urgente la mise en place des préparatifs. 

Quels sont vos objectifs pour cette compétition et comment évaluez-vous vos chances de les atteindre ?

La réussite d’un groupe lors de ce tournoi dépend étroitement de la qualité de ses préparatifs. Plus ceux-ci sont optimisés et menés dans des conditions favorables, plus le collectif pourra exprimer son plein potentiel lors de la compétition.

Je souhaite insister sur l’importance cruciale d’investir dans ces joueurs en phase terminale de formation. Cet engagement portera ses fruits à court terme pour notre sélection marocaine, d’autant plus que nous approchons de la Coupe d’Afrique, un défi majeur qui mettra à l’épreuve nos ambitions. 

Honorer le drapeau national lors de cette compétition mondiale est notre objectif. Il est vrai que nous avons beaucoup de travail et affronterons des équipes solides, tant tactiquement que physiquement, dotées d’une grande expérience. Mais nous avons aussi notre stratégie de gestion des matchs, notre système de jeu qui nous a permis de battre plusieurs sélections, que ce soit lors de la Coupe arabe ou de la Coupe d’Afrique. Certes, les conditions ne seront pas les mêmes, mais participer à ce genre de tournoi sera crucial pour l’avenir du handball marocain.

Comment évaluez-vous le niveau de soutien dont bénéficie le handball au Maroc populaire ?

Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un véritable défi, la date du tournoi approche, et nous n’avons pas encore commencé nos préparatifs. Cette situation révèle un problème plus profond. Le handball au Maroc a besoin davantage d’attention et d’investissement. Si on compare le budget alloué au handball à celui du football, par exemple, le nôtre reste un peu faible, en comparaison des autres disciplines sportives. 

Je vois que cette disparité financière entrave le développement du handball, pourtant porteur de valeurs collectives et d’un potentiel inexploité.

Comment pouvons-nous optimiser nos performances dans cette compétition en nous basant sur notre expérience des compétitions précédentes ?

Je tiens à souligner que la dernière Coupe du monde au Danemark est une véritable preuve de ce que j’avance. Nous avons constaté que plusieurs sélections nationales ont présenté des performances qui ont été inférieures aux attentes, en raison d’une préparation insuffisante. Cela a eu un impact sur le niveau général de la compétition ainsi que sur la participation des pays arabes.

Par conséquent, nous devons tirer des leçons de cette compétition pour préparer au mieux notre prochaine Coupe du monde, afin de poursuivre notre série de bons résultats et de contribuer au développement du sport marocain, tout en faisant honneur au drapeau de notre pays.

Certes, nous disposons de bons profils et nous avons déjà placé la barre haute, mais cela ne doit pas être une source de relâchement. Au contraire, cela doit être une motivation et une source d’énergie pour continuer sur cette voie de succès.

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