La crise du Covid-19 révèle l’importance de diversifier l’approvisionnement en sources d’énergie

Hilale dans un entretien accordé à «MGH Partners»

La crise actuelle née du Covid-19 révèle l’importance de mettre fin à la dépendance aux énergies fossiles et de diversifier l’approvisionnement en sources d’énergie comme c’est le cas du Maroc, a souligné l’ambassadeur, Représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale.

La crise actuelle «révèle l’importance de mettre fin à la dépendance aux énergies fossiles et de diversifier l’approvisionnement en sources d’énergie comme c’est le cas du Maroc», a estimé M. Hilale dans un entretien accordé à «MGH Partners», un cabinet d’affaires publiques et de diplomatie alternative franco-africain, notant que sous «les Hautes Instructions de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc a révisé à la hausse ses ambitions initialement projetées en matière d’énergies renouvelables et a décidé de porter à 42% la part des énergies propres dans le mix électrique d’ici à 2021. Une part qui devra s’élever à 52% d’ici l’horizon 2030».

Dans ce sens, le diplomate marocain a estimé que la crise du Covid-19 est en train d’ouvrir des opportunités en matière de transition énergétique tant pour les pays développés que ceux en développement, relevant que «la raison réside dans les mutations du marché international de l’énergie, depuis le début de la crise pandémique».

En effet, a-t-il poursuivi, la guerre des prix, entre les pays de l’OPEP au début de la crise, a non seulement provoqué une forte chute du cours du pétrole qui a atteint moins de 37,63 dollars le baril, mais elle a provoqué l’effet inverse.

Ensuite, lorsque la pandémie a touché un très grand nombre de pays, notamment à travers le monde, l’arrêt d’une grande partie de l’activité économique mondiale a conduit à une chute de la demande d’énergie voire même à un défi relatif au stockage de l’excédent du pétrole invendu, a expliqué M. Hilale, notant que cet effondrement va logiquement réduire la capacité de l’industrie pétrolière à gérer sa production future.

Ainsi, les économies mondiales doivent saisir cette occasion en capitalisant sur des taux d’intérêt bas, afin de stimuler l’innovation dans les technologies des énergies renouvelables, et profiter de la chute du prix du pétrole pour réduire les subventions à la consommation de combustibles fossiles, d’où l’importance de la transition énergétique à la fois pour le développement humain et à la relance économique post-Covid-19, a-t-il dit.

Par ailleurs, M. Hilale a évoqué l’importance de la transition énergétique verte, estimant que la transition vers une énergie plus verte et des systèmes plus efficaces «est moins un choix qu’une urgence pour les investisseurs et les gouvernements».

«Certes, la transition énergétique est porteuse de défis. La relance économique et les considérations sanitaires priment systématiquement sur les impératifs écologiques dans le contexte de la crise actuelle. Cependant, les sources renouvelables, qui représentent actuellement 5% des sources énergétiques mondiales, sont appelées à enregistrer une croissance exponentielle durant la prochaine décennie», a-t-il encore expliqué.

Il a en outre fait savoir que l’estimation des 100 milliards de dollars pour financer la transition verte est déjà dépassée et que la réduction de la part des combustibles fossiles et l’extension des énergies renouvelables nécessite d’énormes investissements estimés à plus de 120.000 milliards de dollars dans l’ensemble du mix énergétique d’ici à 2050.

Dans ce sillage, le diplomate marocain a relevé «l’importance d’appréhender l’opportunité économique de la transition écologique dans une approche globale : investissement, compétitivité, diversification des sources énergétiques et création d’une nouvelle génération d’emplois verts durant la prochaine décennie», estimant que cette décision renforce l’accord de Paris sur le climat et illustre comment les puissances émergentes modernisent leur appareil productif, tout en réduisant leur dépendance au charbon et aux hydrocarbures.

S’inscrivant dans cette lignée, plusieurs pays africains évoquent désormais, devant l’ONU leur potentiel important d’énergie renouvelable et s’inscrivent dans des coalitions pour bénéficier de la coopération multilatérale dans ce domaine, a relevé M. Hilale citant l’exemple du Maroc, qui a organisé la COP22, dédiée à l’action surtout pour le continent africain et les pays les moins avancés qui regorgent de nouveaux potentiels énergétiques.

Par ailleurs, l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc à l’ONU a appelé à renforcer le nombre d’emplois verts en corrélation avec la démocratisation des énergies renouvelables, notamment les systèmes solaires photovoltaïques dans le monde rural et chez les populations à revenu faible, «d’autant que bon nombre de pays en développement, dont le Maroc, maitrisent de plus en plus les technologies de ces nouvelles énergies».

«C’est pourquoi et afin d’optimiser cette perspective, les Etats africains, surtout les moins développés, devront investir en amont dans un système éducatif prônant le développement durable», a-t-il recommandé.

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