La flambée des cornes secoue les bourses modestes

La fête d’Al Aîd Aladha, édition 1440, sera célébrée au Maroc le lundi 12 août (10 Dou Al Hijra 1440). A J-4, le mouton et ses accessoires sont par la force des choses le sujet qui occupe et préoccupe, à des degrés différents, les différentes franges la société.

Dans les souks, dans les fermes, dans les garages, transformés en entrepôts, et dans les espaces aménagés à la vente des moutons, l’activité est à son comble. Les vendeurs, les revendeurs, les spéculateurs, les transporteurs, les courtiers et bien d’autres ne parlent, en ces moments, que le langage de la fête, de sa culture, de ses traditions et de tout ce qu’il faut savoir sur ce rituel.

Et à quel prix ? Sur ce registre, force est de constater que, flambée des cornes ou pas, cette fête du sacrifice demande des sacrifices. Surtout pour les familles à modeste revenu. En effet, la pression du contexte social et culturel, qui l’emporte aujourd’hui sur le caractère religieux de la fête, étouffe les catégories sociales défavorisées et pauvres, en les noyant dans des crédits, leur provoquant des sacrifices douloureux, voire même dans certains cas une pure et simple dislocation de la cellule familiale.

Car, dans l’espoir d’égorger un mouton à cornes aiguisées pour s’aligner sur l’entourage et le voisinage, des familles pauvres finissent dans le désespoir. Les prix oscillent aujourd’hui dans plusieurs zones de Casablanca entre 1500 et plus de 5000 dirhams. Les vendeurs, semble-t-il, ne veulent pas encore lâcher leurs bêtes et tablent sur une flambée des prix durant ce week-end. Quoi qu’il en soit, les prix exigés, qui dépendent d’ailleurs de la race, de l’âge et du poids, restent en général élevé.

Dans ce sillage, les quantifications du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, annonçant que l’offre est largement supérieure à la demande, n’auraient pas influencé le marché.

L’offre, selon le ministère de l’agriculture, est de près de 8.5 millions de têtes, dont 4.3 millions d’ovins mâles, 2.8 millions de brebis et 1.4 million de caprins, alors que la demande n’est que de 5.4 millions de têtes. Selon la même source, les transactions commerciales des animaux d’abattage à l’occasion de l’Aïd Al Adha permettront de réaliser un chiffre d’affaires dépassant les 12 milliards de dirhams, dont la grande partie sera transférée au milieu rural.

B.Amenzou

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