« La musique amazighe dans la peau! »

Rencontre avec le rappeur Iguidr 

Propos recueillis par Salma Zarrab

«Iguidr» (aigle) est un jeune rappeur et compositeur qui explore des champs de la musique amazighe. Issu d’Agadir, cet artiste, inspiré des grands maîtres de la chanson amazighe, œuvre pour faire entendre la voix d’une jeunesse porteuse d’une nouvelle sensibilité artistique et d’un style dépassant les frontières. Rencontre.  

De prime abord, qui est Iguidr ?

Iguidr : je suis Youssef el Goudali. J’ai 30 ans. Je suis issu de Chtouka ait Baha. Mes débuts dans le Rap remontent à 2008. Mais, j’ai débuté ma carrière professionnelle en 2011. Il fallait alors attendre sept ans pour se lancer dans la distribution musicale avec des produits originaux en tamazight. L’année de 2018 était prometteuse,  un vrai départ, à vrai dire. 

Que signifie d’Iguidr, votre nom de scène ?

C’est l’aigle en français.

À la fin des années 2010, vous avez remplacé «Iguidr» (aigle) à la place de «Pure Amazigh ». Pourquoi un tel changement ?

L’histoire a commencé à Agadir. C’était en fait l’idée d’un ami qui avait un label qui m’a proposé cette appellation : «Pure Amazigh». Après des showcases qu’il m’avait proposés en 2015/2016, j’ai décidé de changer ce nom. Je n’en avais aucun feeling!  Or, c’est le rappeur MOBYDICK, alias Lmoutchou, qui m’avait proposé ce  nom de scène, « Iguidr » qui représente mon style, ma technique et ma façon de voir les choses. C’est le symbole de la liberté et de la créativité ! 

Quels sont les titres ou chansons que vous écoutez quand vous étiez enfant ?

J’ai grandi dans une famille d’artistes ; mon père était musicien et compositeur.  Alors, j’ai été baigné dans la culture dans la culture musicale amazighe depuis ma prime enfance. On écoutait les titres des grands artistes et groupes mythiques tels Izenzaren, Oudaden, Bizmawne…

Votre père a-t-il influencé vos choix musicaux et votre goût pour l’art ?

Il est l’une de mes inspirations. On a grandi en le voyant jouer, mais mon père n’a pas poussé ses enfants à évoluer dans le milieu musical. Or, il préférait que je devienne docteur ou professeur parce qu’on ne pourrait pas vivre de la musique surtout au Maroc. Mais, je pense que les choses ont changé.

Vous optez généralement  pour les sous-titres dans vos chansons ?

Oui. J’utilise généralement les sous titrages en anglais. C’était le cas, mais en arabe,  pour le projet « Nettat »,  le remix de Jubantouja qui a bien marché.

Comment avez-vous trouvé l’expérience du Boulevard ?

C’était une expérience exceptionnelle et spéciale. J’étais émerveillé par large public de hip hop qui a assisté au show. C’est une expérience fructueuse qui m’a ouvert de  nouvelles voies dans le domaine de la création et de la musique.

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