La pandémie, sous ses divers variants, semble s’estomper à mesure que notre pays se déploie à fond pour soumettre ses populations à une large vaccination et parvenir à l’immunité collective. Mais, sans pour autant chanter victoire avant la lettre, la prudence est constamment de mise.
Aujourd’hui, l’effort est focalisé sur l’après-Covid afin de relancer notre économie fortement endommagée par les effets épidémiques, tout en restant sur nos gardes. Apparemment, à voir les donnes qui s’offrent à nos yeux, on croit bien savoir que l’industrie se remet en marche, sous de meilleurs auspices et que l’entreprise redémarre globalement tant bien que mal, dans une panoplie de secteurs. Toutefois, il est à déplorer non sans exaspération, le chancèlement du tourisme qui, sans doute, accuse le coup davantage du moment qu’il est tributaire des aléas aussi endogènes qu’exogènes.
Il est bien vrai que la crise virale assénait, pendant près de deux ans d’affilée, un véritable naufrage au sein des multiples activités de l’industrie du tourisme, les obligeant à la fermeture totale. Il n’en demeure pas moins vrai que les débâcles du tourisme ne datent pas d’aujourd’hui, pour ne pas tout endosser à l’actuelle conjoncture. Effectivement, depuis les fameuses désillusions des «Visions Maroc», certains décideurs qui se sont succédé à la tête du secteur, ont versé dans le tripotage et la menterie, à cause desquels on s’est hélas, retrouvé avec un «Plan Azur» en désastre délibéré, avec des gâchis des plus pharamineux.
On s’était payé la tête du Souverain en lui faisant croire qu’on allait traduire sa Volonté en faits concrets, à travers les grondements des bulldozers dans les divers chantiers de Lexus, de Mazagan, de Mogador, de Taghazout transformé en projet quasiment immobilier ou encore Plage blanche demeurée lettres mortes. Aujourd’hui, le pays qui se veut sur le papier, une destination à vocation touristique, se fait leurrer par des tâtonnements inouïs, menés par des responsables manquant d’audace, de compétence, d’imagination et d’expertise.
On ne peut donc prétendre conduire un secteur universel dont les dispositions professionnelles et techniques sont très spécifiques. Or, on a toujours confié à ce domaine de haute délicatesse au «premier venu», sans aucune connaissance en la matière, en dépit de la bonne volonté de certains d’entre eux. On devrait alors se poser tout d’abord, la question suivante : Faut-il estimer que le tourisme est encore l’une des priorités majeures de l’économie nationale? Probablement, on y croit toujours mais les «stratégies» dont on fait montre s’avèrent superficielles, puisqu’elles ne s’accompagnent guère de budget à même de combler les besoins et les aspirations pour son éclosion ni de compétences appropriées, encore moins de la volonté de s’y mettre en connaissance de cause.
On continuera, en fait, à considérer le secteur comme le «parent pauvre» de la dynamique économique actuelle, par l’adoption de l’approche des « clientélismes», en dehors des vraies ressources compétentes dont regorge le secteur et l’acharnement de le doter des fonds nécessaires à son décollage.