Conférence nationale du secteur des étudiants du PPS
Khalid Darfaf
Les étudiants sont appelés à s’impliquer activement dans l’espace universitaire, ont souligné les participants à la 15e édition de la conférence nationale du secteur des étudiants du Parti du progrès et du socialisme (PPS), tenue les 21, 22 et 23 du mois courant à Mohammedia.
Placée sous le thème : «La qualité et la généralisation de l’enseignement au sein de l’université marocaine, une entrée pour la réalisation de l’alternative démocratique progressiste», cette rencontre fut marquée, lors de la session plénière , par la présence d’une importante délégation du bureau politique composée d’Abdelahad Fassi Fihri, Rachid Roukbane, et Aicha Lablak, outre Youssef El Kouari, coordinateur national du secteur de l’enseignement supérieur et Younes Siraj, Secrétaire général de l’Organisation de la jeunesse socialiste.
Interagir avec l’environnement politique
Il faut dire, a insisté Abdelahad Fassi Fihri, que la catégorie des étudiants constitue une condition indispensable pour assurer la préservation et la continuité du Parti du Livre dont le pays a besoin.
Après avoir loué la qualité des documents débattus lors de cette conférence, notamment le règlement intérieur du secteur et le document d’orientation, le conférencier n’a pas manqué l’occasion pour exprimer une attitude optimiste quant aux étudiants qui sont capables de porter le flambeau et édifier l’avenir du PPS. D’ailleurs, a-t-il expliqué, une grande partie de l’histoire du PPS est liée à l’histoire du mouvement estudiantin marocain. Abondant dans le même ordre d’idées, le militant du PPS a indiqué que l’objectif escompté de l’organisation de telles rencontres, consiste à enrichir le débat surtout que le Parti s’apprête à tenir prochainement son XIe Congrès national. Ainsi, et au-delà de la dimension organisationnelle, il a exhorté les étudiants universitaires de continuer leur combat en restant acquis aux causes et problématiques sociétales. En termes plus clairs, le véritable rôle des étudiants consiste à interagir avec leur environnement politique, économique, social et culturel, a-t-il noté en substance.
Les étudiants, ambassadeurs du PPS
De son côté, Rachid Roukbane s’est attelé dans son intervention sur les enjeux et défis du secteur des étudiants. « Les étudiants sont la voix, voire les ambassadeurs du Parti », a-t-il indiqué. Cela étant, l’université n’est pas uniquement un espace consacré aux études, loin s’en faut. Il s’agit plutôt d’un espace de formation et de débat intellectuel et d’engagement. En tout premier lieu, «les étudiants et étudiantes du PPS ne doivent pas se contenter du rôle de spectateur. Ils sont porteurs d’idées, d’où leur obligation de s’approprier l’identité du Parti et maitriser les tenants et aboutissants des questions politiques et sociales afin de s’engager dans le débat avec les représentants des autres formations politiques », a-t-il déclaré avec insistance. En second lieu, les étudiants doivent remplir leur rôle, en menant des actions de proximité, et ce en accompagnant les nouveaux étudiants dans leur processus d’intégration au sein de l’université. Une telle politique permettra de tisser des liens avec les étudiants afin de les convaincre au projet du PPS et renforcer, par conséquent, les rangs du Parti du Livre, a-t-il ajouté. En termes plus clairs, le secteur de l’étudiant doit se focaliser sur les jeunes étudiants qui sont en mesure d’apporter une valeur ajoutée à l’action du Parti.
En troisième lieu, le secteur des étudiants doit être omniprésent sur le terrain, influent, en menant un plaidoyer en faveur des politiques publiques qui portent des solutions et traitent efficacement les problématiques structurelles liées à l’université, a-t-il martelé.
Déperdition universitaire
Par ailleurs, Aicha Lablak a axé son intervention sur ce qu’elle a désigné par la déperdition universitaire. L’ancienne députée du PPS a fait savoir que seulement 5% du corps étudiant parviennent à poursuivre des études de doctorat. Dans ce sens, elle a pointé du doigt la multiplicité des réformes et les contenus pédagogiques qui sombrent davantage dans une logique purement techniciste. «Aujourd’hui, l’université est considéré comme un fardeau, alors qu’auparavant, elle jouait un rôle phare dans le développement de la société et fut également pourvoyeuse des élites», a-t-elle déploré.
Selon la militante du PP, l’université ne doit point continuer à être isolée de son entourage et les acteurs concernés (décideurs, professeurs, chercheurs..) doivent œuvrer à donner un sens à la connaissance et la recherche scientifique.
Mais cela ne peut se réaliser sans la démocratie, une piste principale pour entamer une réforme en bonne et due forme, a-t-elle conclu.
Pour une approche inclusive
Même son de cloche chez Youssef El Kouari qui, pour sa part, a appelé les militants du secteur des étudiants à assumer leurs responsabilités au sein de l’espace universitaire, en inscrivant leur action dans une logique interactive. Pour le professeur universitaire, la réforme de l’enseignement supérieur ne doit pas être repensée à travers seulement le prisme des programmes, mais elle doit prendre en considération la vision des professeurs et des étudiants dans le cadre d’une approche inclusive qui intègre la dimension logistique. L’intervenant a fait savoir que 70% des problèmes auxquels sont confrontés les étudiants sont dues à l’état des structures universitaires. Sur un autre registre, il a invité les étudiants et professeurs à renforcer les liens de communication et faire prévaloir la qualité de la formation et de l’apprentissage au détriment des visions étroites qui favorisent les intérêts personnels.
Quant à Younes Siraj, il a mis l’accent sur la nécessité de donner une nouvelle dynamique au secteur des étudiants du PPS, qui fut un passage incontournable pour les militants. Le numéro un de la jeunesse socialiste a appelé les membres du secteur à plus de mobilisation dans l’espace universitaire afin de donner sens à leur action, tout en insistant sur le fait que la généralisation de l’enseignement et la mise en place d’une démarche qualité au sein des universités sont des conditions indispensables pour réformer l’université.