Protection des droits humains des migrants
La politique d’immigration du Maroc et son approche pour la promotion et la protection des droits économiques et sociaux des migrants et des réfugiés ont été mises en relief, lundi à Genève, à l’occasion d’une table ronde intersessions organisée par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).
Cette rencontre, tenue conformément à la résolution 47/12 du Conseil des droits de l’Homme autour du thème « les droits de l’homme des migrants en situation de vulnérabilité », a connu la participation de responsables de haut niveau, d’experts et d’académiciens.
Intervenant durant la 2ème session de cette table ronde en tant que modérateur aux côtés de panélistes de haut rang, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies à Genève, Omar Zniber, a souligné l’importance accordée par le Royaume à la question migratoire, notant que l’approche marocaine dans ce domaine a érigé le Royaume en tant que modèle régional de gestion du phénomène migratoire.
M. Zniber s’est attardé, dans ce sens, sur les efforts entrepris par le Royaume, conformément aux Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI, pour favoriser l’intégration socio-économique des migrants se trouvant sur son territoire, soulignant l’attachement du Maroc à une approche multidimensionnelle basée sur la solidarité et les droits de l’Homme des migrants.
Il a rappelé, en outre, que le Maroc abrite à Rabat, l’Observatoire Africain des Migrations, qui élabore des données crédibles et précises sur les migrations dans le continent et fournit des conseils techniques, ce qui, a-t-il noté, permet aux pays africains d’établir des politiques efficaces en matière de migration.
Lors de cette réunion, l’ambassadeur a mis l’accent, par ailleurs, sur la valeur ajoutée de la migration et de la mobilité humaine, tout en soulignant les défis liés à la gestion de la migration à l’échelle internationale, relevant que la vulnérabilité des personnes en déplacement est un sujet de grande préoccupation au niveau mondial.
« Les incidents dramatiques impliquant des migrants s’intensifient, avec un bilan alarmant de personnes périssant en mer », a-t-il poursuivi, notant avec préoccupation, la tendance à des pratiques incompatibles avec le droit international, tels que les refoulements, le refus de demandes d’asile et le refus de sauvetage en mer et aux frontières terrestres, qui violent le droit international des réfugiés et abusent des systèmes d’asile à des fins politiques.
« Une approche multidimensionnelle est fondamentale pour faire face au phénomène de mouvements mixtes, non seulement à partir de la dimension sécuritaire aux frontières, en particulier la lutte contre les passeurs et les trafiquants d’êtres humains, mais aussi à travers une dimension humanitaire, notamment en apportant une assistance aux victimes et aux personnes vulnérables, dans le contexte de l’opération de recherche et de sauvetage en mer », a-t-il plaidé.
Le Maroc, a-t-il fait observer dans ce sens, « a une vaste expérience en matière de prévention et de lutte contre la traite des êtres humains, notamment la mise en place d’un mécanisme national d’orientation des victimes de la traite des personnes, et le programme du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme concernant le renforcement des capacités des agents marocains chargés de l’application des lois aux frontières sur les questions de droits de l’homme ».
M. Zniber a pointé, de même, les législations discriminatoires dans les pays d’accueil ainsi que les récits publics biaisés et politisés qui contribuent à aggraver les vulnérabilités des migrants.
Il a fait remarquer que la question de la collecte de données et de faits factuels sur la migration est de la plus haute importance puisque le premier objectif du Pacte mondial appelle à “la diffusion de données précises et désagrégées ».
La table ronde a été marquée par la participation notamment de la vice-ministre des affaires multilatérales et des droits de l’homme au département des affaires étrangères au Mexique, Martha Delgado Peralta, du membre du Comité des Nations Unies pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, Pablo Ceriani, et du Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants, Felipe González Morales.
Lors de cette réunion, les participants ont examiné les meilleures pratiques en matière de respect, de protection et de réalisation des droits humains des migrants en situation de vulnérabilité.