Le Cinéma Sahara d’Agadir renaît de ses cendres!

«Quand on aime la vie, on va au cinéma!», disaient les cinéphiles pour enflammer les envies d’aller se ravir aux féeries du grand écran. Une ancienne maxime qui, pendant des lustres, faisait défaut à la capitale du Souss puisque les bâtisses du septième art gisaient dans le linceul du trépas, au grand chagrin de la belle époque.

Il y a un peu plus de deux ans, une flopée d’acteurs de la société civile d’Agadir a jugé bon de faire du pressing velouté sur les décideurs de la ville en vue de les amener à curer le cinéma Sahara, le site patrimonial de taille situé au prestigieux quartier Talborjt de la cité sinistrée. Le mouvement laborieux de ce parterre, empreint de civisme, a fini par persuader son interlocuteur de la justesse de cette noble cause. Insérée dans le volet culturel du plan de développement urbain 2020-2024, la réhabilitation et l’extension de ce symbole de haute portée historique vient d’entamer récemment, les premiers coups de pioche, sous les yeux exaltés des résidents de ce recoin traditionnel, mais aussi de toute la population de la ville.

En fait, vendredi dernier, fut, sans doute, un jour mémorable pour les uns et les autres, d’assister non sans soupirs jubilatoires, au lancement solennel des travaux de cette belle entreprise, par un imposant cortège, conduit par le Wali de la région. Ce fut un moment d’extrême exultation qui suscite les sublimes réminiscences du passé de ce joyau du vécu sociétal. Mieux encore, les citoyens qui s’enthousiasment à présent, par la renaissance de l’un des trois icônes du cinéma/bâtiment, tels Salam, Rialto et Sahara, se voient désormais libérés à coup sûr, du sentiment de frustration qui les a hantés, depuis qu’ils s’en étaient privés des décennies durant.

«Quand on n’aime PAS la vie on va cinéma», disait plutôt François Truffaut, le cinéaste français au parcours mouvementé d’une vie endolorie. Cette antonymie de l’un des instigateurs de la Nouvelle Vague tricolore, serait peut-être le cas de la dépossession dont fut victime la population Soussie qui «n’aime plus la vie !», puisqu’elle est condamnée à ne plus aller au cinéma, du fait qu’on met les clés sous le paillasson.

Aujourd’hui, grâce à ce regain de cause, magistralement traduit par les Autorités Locales en parfaite harmonie avec leurs multiples partenaires, la réouverture de cinéma Sahara se profile, en gardant les mêmes propriétés architecturales, sous leurs impulsions vigoureuses. Ce serait le cas également de plus de 11% de la part du programme de développement urbain de la ville d’Al Inbiâte, consacrée au chaînon culturel et artistique.

En attendant que le même sort ne couvre pareillement ses deux orphelins abandonnés à l’usure, en l’occurrence Salam et Rialto, on ne peut que saluer chaleureusement cette grosse  détermination citoyenne.

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