Quelle gare routière pour Agadir?

Quand on s’aperçoit que des métropoles du royaume sont dotées de gares routières de qualité et que leur homologue de la capitale du Souss s’en prive, depuis des lustres, on a plutôt envie de se lamenter de ce manquement cruel.

On en a parlé déjà à maintes reprises! A titre d’exemple, la nouvelle gare de Tanger, fondée il y a un peu plus de deux ans, voilà qui tend en colère les résidents et les visiteurs de la plus belle baie du monde. Bien entendu, on ne s’en prend absolument pas à la cité du détroit qui fait des trots ascendants vers l’expansion tout azimut en matière d’urbanisation.

Pas du tout, on ne pourrait, en fait,  que saluer vivement cette métamorphose à grand pas. Comment se fait-il qu’à Agadir, on n’est pas encore en mesure de doter la ville d’un service vital tel que la route routière, pour ne pas parler d’autres exigences, dans la décence et le confort?

Durant des années, la première station balnéaire du pays eut dû se contenter d’une gare pour le moins qu’on puisse dire, d’une médiocrité hallucinante. On ne s’est jamais donné la peine de gratifier la ville d’un édifice routier digne de ce nom, à même de combler les aspirations d’une métropole en évolution galopante à caractère socio-économique.

Tout ce dont elle a bénéficié, tout au long de sa refonte,  bien au début, une ruelle sise au cœur du quartier Talborjt, faisant office d’une gare routière qui couvre de dérision aussi bien les habitants et leurs hôtes, encore plus les touristes préférant le déplacement par voie terrestre. Ensuite, ce fut le transfert à un lieu du côté du boulevard Abderrahim Bouabid.

Mais, après avoir assaini les hics relatifs à l’assiette foncière et à la gestion déléguée, on montait une infrastructure désuète qui souffre de nombre de compartiments les plus inadéquats que nécessite une gare dans une ville moderne. Depuis sa création, il y a quelques années, on ne cesse de déplorer son état piteux, à plusieurs titres.

Tout d’abord, son emplacement sur une artère encombrante occasionne à coup sûr,  des désagréments des plus déconcertants. Ensuite, il y a lieu également de déprécier sa fonctionnalité peu commode, en termes de fluidité et d’accessibilité, puisque les guichets sont perchés en haut, causant un véritable calvaire aux passagers qui, alourdis par leurs bagages, trouvent toutes les peines du monde pour se procurer le ticket de voyage.

Le calvaire, entraîné par ce ratage ahurissant,  est soumis  en particulier, aux  citoyens qui habitent à sa proximité. En effet, les autocars qui, en principe, devraient transporter les voyageurs à l’intérieur de la gare, exécutent toutes ces opérations aux chaussées, juste sous les fenêtres des habitants avoisinants.

Une situation agaçante qui cause un réel vacarme strident dans les parages, semant un dérangement continuel, la nuit. On ne comprendra pas pourquoi on s’acharne à vider leur «cargaison» humaine dans la rue, au lieu de le faire dans la gare, en toute sécurité. Un comportement insolite qui ne trouve son explication que dans le fait que la gare, elle-même, est prête à ce genre de débordement, outre le désir de gagner du temps aux dépens des citoyens dont le boucan des moteurs et l’odeur toxique constituent un malaise insupportable.

Au-delà de la crasse qui prolifère partout où on va, le site est terriblement sous éclairé, bondé de bestioles et de bêtes errantes, en manque flagrant de lieux d’attente et de détente, sans bancs ni chaise. Quelle comparaison avec le bijou que vient d’enfanter Tanger tant pour ses citoyens que ses visiteurs? Aucune, hélas! Celle d’Agadir  est tout simplement une honte, une risée, une insulte aux populations et à une métropole du «centre» du royaume!

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