Sur le vif
Mohamed Nait Youssef
Une page se tourne, une nouvelle s’ouvre sur de nouveaux horizons plus créatifs et libres. Incontestablement, le monde et l’homme des temps actuels ont tiré de profondes leçons de la période de la pandémie, ses restrictions et aléas. En effet, cet événement planétaire inédit a remis même en question l’essence de l’existence humaine et ses rapports avec l’univers qu’il habite. Pourtant, il fallait, peut-être, une telle pause imposée pour démystifier certains mythes. Une espèce de désillusion, de désenchantement…
Par ailleurs, les questions de la culture et des arts ne sont pas en reste de ces réflexions et questionnements qui hantent les esprits. La preuve : en cette période assez difficile, ce sont les œuvres des artistes, des auteurs, des cinéastes, des compositeurs…qui ont pu tirer le monde de sa solitude totale et absolue. Cette vérité, personne ne peut la nier.
Car, dans ce contexte où les peuples se sont enfermés sur eux-mêmes, ce sont les arts qui ont construit les passerelles entre les nations. Heureusement !
Aujourd’hui, une page se tourne, une nouvelle s’ouvre sur de nouveaux horizons plus créatifs et libres.
Au Maroc, comme ailleurs d’ailleurs, les secteurs de l’art et de la culture, dont le 7ème art, ont été fragilisés et touchés de plein fouet à cause de la Covid-19 : des pertes économiques ont été énormes, des salles obscures ont baissé leurs rideaux, des projets de films ont ajournés ou annulés, des studios ont fermé leurs portes…
Le cinéma, il faudrait le rappeler, a été dans de mauvais draps en cette période qui a duré plus de deux ans.
Ainsi, avec ce retour à la normale, les professionnels ont poussé un «ouf» de soulagement après l’ouverture des salles et la reprise des festivals dans les quatre coins du pays.
Aujourd’hui, la 22ème édition du Festival National du Film (FNF), grand-messe du cinéma national, réunira, du 16 au 24 septembre à Tanger, les hommes et femmes du 7ème art.
Certes, c’est le temps propice pour fêter les retrouvailles, visionner une bonne récolte de films (28 films de long métrage de fiction, 27 films de long métrage documentaire et 50 films de court métrage de fiction), mais aussi de réfléchir sur l’avenir de notre cinéma, de son écosystème et de son identité sachant que cette édition est assez spéciale notamment après une si longue absence.
Tant de questions qui attendent aussi des réponses concrètes voire urgentes de la part de tous les acteurs concernés afin de développer un modèle économique de cinéma plus solide, novateur et concurrent. Les enjeux sont de taille, mais les choses doivent être prises au sérieux afin de garantir les conditions nécessaires pour un nouvel essor à notre cinéma afin de jouer pleinement ses rôles aux niveaux national, continental, voire même international. Car, un festival, au-delà de son côté festif, est censé ouvrir des pistes de réflexion, réinterroger sa ligne éditoriale et place dans le calendrier des événements cinématographiques d’ici et d’ailleurs, apporter sa pierre à l’édifice et contribuer à la relance du secteur. Bon festival à tous et à toutes !