Le Maroc dans le peloton de tête

De nombreuses indications

La décision de pratiquer ou non une césarienne est du ressort du praticien qui est orienté dans ce choix par le souci de préserver la santé de sa patiente.
Le recours à la césarienne est indiqué lorsque la naissance par les voies naturelles présente un risque pour la maman et l’enfant.
Environ 2/3 des césariennes sont programmées avant le travail et 1/3 sont décidées en cours d’accouchement. Cette opération est pratiquée dans certaines conditions pour la sécurité de la mère et de l’enfant. Généralement, elle intervient lorsqu’il y a impossibilité d’un accouchement par voie basse, c’est-à-dire par les voies naturelles. Elle est indiquée s’il y a un obstacle au passage de l’enfant, lorsqu’il faut interrompre la grossesse avant terme ou lorsque la vie du bébé ou de la mère est menacée. (Hémorragie maternelle, en cas de souffrance fœtale trop importante, lors de naissances multiples, incompatibilité de rhésus, etc.).

Des chiffres éloquents

Le recours aux césariennes au Maroc concerne avant tout le secteur privé et une catégorie privilégiée de la population. Les trois quarts des 600 000 accouchements annuels ont lieu à l’hôpital, où la césarienne n’est utilisée en moyenne que dans 13% à 18% des cas. Mais ce chiffre peut grimper pour atteindre 20 % et plus dans une maternité spécialisée pourvue de réanimation maternelle et néonatale Au niveau de certains hôpitaux périphériques, il en va autrement, c’est ce qui explique que le taux de césariennes restent limités a 8 ou 10%. Au niveau des zones difficiles d’accès ou des zones enclavées, les femmes accouchent souvent à domicile ou en milieu non médicalisé, d’où des taux de mortalité maternelle parfois élevés.
Au niveau du secteur privé, il en va autrement , la pratique de la césarienne connaît une courbe exponentielle , c’est ce qui ressort en tout cas C’est ce qui ressort d’une  étude que  la Caisse Nationale ses Œuvres de  Prévoyance Sociales (CNOPS) avait effectué  durant la période 2007-2011. Les chiffres sont très parlants et se passent de tout commentaire puisque le taux de césariennes durant cette période est passé  de 36% (8.476 actes) à 50% (12.691) du nombre total des accouchements effectués.  En revanche, l’accouchement par voie basse a régressé en passant de 64% (15.400 actes) à 50% (12.944 actes).
L’OMS considère qu’au -delà de 15%, le recours à la césarienne est jugé comme abusif. Les experts s’accordent aujourd’hui à considérer des taux de césarienne supérieurs à 25% comme anormaux, on comprend dès lors pourquoi le Maroc est dans le peloton de tête des pays ou cette pratique est relativement courante.
Il faut dire aussi que ce qui plaide en faveur de la césarienne n’est autre que ce qu’elle rapporte comme argent, c’est une réalité qui ne peut souffrir qu’équivoque, c’est connu de tous qu’une  une naissance par césarienne coute plus chère qu’un accouchement normal par voie basse. Quand on dit césarienne, c’est une prise en charge  particulière, c’est une hospitalisation de plusieurs jours dans une chambre confortable, c’est l’acte chirurgical, c’est l’anesthésie, c’est les médicaments, c’est les consultations du pédiatre,  les prestations d’hôtellerie…
Tout est comptabilisé et au final la facture est salée, cela peut aller de 12 à 16 .000 DH et même plus selon les cliniques.

Quelles sont ses conséquences après l’accouchement ?

La fatigue occasionnée par l’opération s’ajoute à celle de l’accouchement. La montée de lait peut être un peu plus tardive, du fait de cette fatigue supplémentaire. La cicatrisation peut être douloureuse, surtout à l’occasion des contractions de l’après-naissance. Des douleurs abdominales peuvent accompagner la reprise du transit intestinal. Dans ces cas, un régime spécial peut être envisagé.
Si pour le bébé l’accouchement par césarienne est moins dangereux que l’accouchement naturel, c’est l’inverse qui se produit pour la mère. En effet, les complications infectieuses sont trois fois plus fréquentes que lors d’un accouchement naturel. Des risques de phlébite, d’embolie pulmonaire et d’hémorragies, bien qu’exceptionnelles, peuvent toutefois apparaître.
La manière dont l’enfant vient au monde est un moment décisif à ne pas négliger et pour lequel il vaut largement la peine de réfléchir, de s’informer et de décider en connaissance de cause. Alors avant de décider ou d’opter pour telle ou telle méthode pour votre accouchement, renseignez-vous et fiez- vous a votre médecin traitant.

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