Le Maroc entame un cycle accéléré de la croissance économique

Banque mondiale

Après un choc récessif en 2020, le Maroc est entré dans une phase d’accélération de la croissance économique soutenue principalement par la reprise du secteur agricole et la relance de la demande extérieure, selon la Banque Mondiale (BM).

« Dans ce contexte plus favorable, la croissance devrait atteindre 5,3% en 2021, soutenue principalement par un effet de base important, une performance exceptionnelle de l’agriculture, le dynamisme de certaines exportations et les transferts des Marocains résidant à l’étranger », explique la BM qui vient de présenter, mercredi, lors d’un webinaire, son dernier Rapport de suivi de la situation économique au Maroc.

Après la vague de contaminations à l’été 2021, le nombre de cas de Covid-19 a considérablement diminué à l’automne, reflétant l’efficacité de la stratégie sanitaire et de la campagne de vaccination du Royaume, souligne la même source. Du côté de la demande, la reprise de la consommation des ménages dépasse nettement celle de l’investissement tandis que, du côté de la production, l’activité restant encore faible dans le secteur des services, notamment au niveau de l’activité touristique.

Le fort rebond de la production agricole a entraîné une chute du chômage dans les zones rurales, mais il a fallu attendre le troisième trimestre 2021 pour constater une amélioration dans les zones urbaines, ajoute la même source.

En outre, le choc de la Covid-19 a davantage affecté les femmes, entraînant une chute marquée de leur participation au marché du travail, relève la BM. « La pauvreté a augmenté en 2020, mais les programmes publics de transferts monétaires ont modéré l’impact de la crise. Le Maroc devra néanmoins attendre jusqu’à 2022 pour retrouver son niveau d’activité économique et d’emploi pré-pandémie », estime la Banque mondiale.

Au niveau des finances publiques, la BM fait état d’un déficit « plus modéré » enregistré par le Royaume, par rapport à plusieurs de ses pairs au début de la pandémie, permettant d’opérer une hausse contracyclique des dépenses publiques en réponse à la crise.

Bien que ces dépenses aient continué de croître en 2021, une reprise marquée des recettes a permis au gouvernement de commencer à réduire le déficit budgétaire. « L’accumulation de la dette publique a donc ralenti et les autorités n’ont pas eu recours aux marchés internationaux pour couvrir leurs besoins de financement depuis décembre 2020 », fait observer la même source.

Au premier semestre 2021, les exportations de biens ont déjà dépassé leur niveau pré-pandémie, ce qui n’a cependant pas permis de « contrebalancer la baisse des revenus du tourisme et l’effet de la hausse des prix de l’énergie sur les importations », souligne la BM.

Dans ce contexte, les déficits commercial et du compte courant « se creusent à nouveau », mais le niveau confortable de réserves de change démontre l’ »absence de pression » sur la balance des paiements, selon la BM. Par ailleurs, les injections de la banque centrale continuent de soutenir la croissance au troisième trimestre 2021, relève la BM, notant que malgré le rebond du crédit à la consommation, le crédit à l’équipement continue de baisser.

Pour sa part, le taux de créances en souffrance reste élevé, et une gestion efficace des vulnérabilités macro-financières « sera essentielle pour soutenir une relance durable », estime la BM.

« Après une récolte exceptionnelle en 2021, la production agricole devrait se contracter légèrement en 2022, ce qui abaissera le taux de croissance global de l’économie marocaine à 3,2%, alors que le fort effet de base de 2020 se dissipera », selon les prévisions de la BM.

Ces perspectives sont cependant sujettes à une incertitude considérable, le choc de Covid-19 ayant laissé des séquelles sur le secteur privé, et les risques pour l’économie mondiale s’intensifiant, notamment au regard de la circulation de nouveaux variants de Covid, ajoute la BM.

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