Le Maroc profond!

C’est en ces moments de froid crucial que la solidarité citoyenne aurait le plus de sens. On pensera à ces millions de compatriotes qui grelottent de gel mortel, là-haut sur les cimes des montagnes enneigées, blottis dans les chaumières défoncées. Partout dans l’arrière-pays, en mal d’équipements, les concitoyens endurent le calvaire de l’atrocité de la nature. On ne saurait alors demeurer impassible à ces malheurs qui torturent des vies humaines à quelques kilomètres de la ville.

Laquelle ville n’est pas non plus, globalement en fait, à l’abri l’atrocité de la météorologie hivernale. En effet, nombre de résidents de la cité vivant dans des masures piteuses, en proie à la grêle glaciale et à la canicule torride. Quels moyens l’Etat consacre-t-il à la vie cruelle de ces populations du Maroc profond, en ces périodes infernales ? Pas grand-chose, malheureusement. Des commissions dites de veille qui viennent à la rescousse de ces tristes victimes des intempéries, dans l’anarchie et l’approximation déplorables. Ni la rudesse des accès à destination ne permettent l’acheminement des aides ni l’insuffisance des outils de chauffage, des denrées alimentaires et des couvertures, ni l’absence de l’équité de la distribution de ces derniers ne sont à même d’atténuer leurs souffrances.

Sans aucune prévention préalable ni la moindre anticipation pour endiguer de telles calamités naturelles, ces timides interventions ne peuvent venir en aide à toute une communauté lésée par les conditions atmosphériques accablantes qui pourtant se répètent et s’annoncent chaque année, en ces temps-ci. On ne peut donc que condamner cette démission qui continue à dévoiler une nette exclusion envers le peuple démuni, perpétuellement laissé pour compte.

Ces improvisions dont font preuve les services de l’Etat vis-à-vis des marginalisés dévoilent le contraste criard existant entre son discours officiel et la réalité plausible au quotidien. Le martyr dont sévissent les habitants des milieux précaires en est une parfaite illustration. On se demandera alors pourquoi l’Etat s’entête toujours à s’approprier ces attributions soumises à une si mauvaise gouvernance, au lieu d’en charger les collectivités territoriales, tout en les dotant des moyens nécessaires, dans la transparence et l’opération de reddition des comptes. Une approche de proximité qui faciliterait les tâches et donnerait une réelle signification au principe de la décentralisation. Encore fait-il veiller à la clarté des élections communales et non pas s’y mêler pour en défigurer les résultats, afin de faire émerger des élus intègres et compétents, susceptibles de mener à bien ces prérogatives de haute vitalité sociale et humaine…

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