L’erreur fatale du gouvernement

Affaire Samir 

Khalid Darfaf

L’histoire n’est pas amnésique disait l’autre.  Assurément, elle retiendra comment un gouvernement censé défendre les intérêts publics, s’est démarqué par son immobilisme notamment en ce qui concerne la gestion du dossier de la Samir.

Il faut dire que ce gouvernement s’est ingénié à tourner le dos à la volonté populaire, et sans même prendre le soin de justifier son acte.  Le rejet des propositions de lois émanant de plusieurs formations politiques au Parlement, dont notamment le PPS, visant la cessation des actifs de la Samir à l’Etat en est la preuve.

De l’avis des observateurs, les deux gouvernements qui se sont succédé (Benkirane, El Otmani) ont fait preuve d’un esprit de non-coopération pour faciliter la reprise des activités de l’entreprise, en s’appropriant le rôle de celui qui préfère regarder le doigt au lieu d’observer la lune.

A chaque sortie médiatique, les responsables du gouvernement justifient leur « inactivité », par le fait que le  dossier se trouve devant la justice. Cependant, la résolution de ce dossier requiert une coopération étroite entre l’ensemble des pouvoir publics, affirment les experts. Qui plus est, il semble que le gouvernement n’accorde aucune importance au facteur temps, étant donné que plus le dossier traine, plus la valeur de l’entreprise devrait baisser.  

Il y a quelques jours, le front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine du pétrole a adressé une lettre ouverte au Chef du gouvernement en y soulignant la responsabilité historique de l’Exécutif et ce pour avoir manqué à son devoir patriotique, celui de protéger les acquis et défendre, par conséquent, les intérêts vitaux du Royaume.

Le Front national, qui est composé de plusieurs syndicats, partis politiques et associations de la société civile, a mis l’accent sur la décision aberrante du gouvernement Abdelilah Benkirane, procédant à la libéralisation du secteur des hydrocarbures  tout en ayant  pleinement connaissance du  contexte du marché, marqué par l’absence totale des conditions de la concurrence.  Ce qui constitue une erreur fatale, précise le Front national.  Pire encore, le dit gouvernement s’est entêté à ne pas revoir sa copie en rejetant l’idée de tout  plafonnement  des prix des hydrocarbures, ou encore réguler les prix. 

Il faut dire qu’un tel choix a eu certainement des effets pervers, en entrainant une érosion du pouvoir d’achat des citoyens.  Encore plus, la politique de libéralisation prise à l’aveuglette a permis aux opérateurs de distribution de dégager des profits obscènes, avoisinant les 38 milliards de DH, note la même source.  

En inscrivant son action dans une démarche rétrograde, l’Exécutif s’est contenté d’adopter la posture du spectateur devant les obstacles qui ont handicapé le bon fonctionnement du Conseil de la concurrence aussi bien sa première configuration que dans sa seconde. Encore plus,  tout en rejetant les revendications des citoyens, le gouvernement n’a rien fait pour concrétiser les recommandations de la Commission royale qui appelé à  réviser le cadre juridique, qui regroupe la loi sur la liberté des prix et de la concurrence et la loi régissant le Conseil de la concurrence.

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