Le miroir d’encre
Par Noureddine Mhakkak
I- Citation d’Umberto Eco: «Tous les grands écrivains sont des grands lecteurs de dictionnaires : ils nagent à travers les mots».
II- «Je suis triste, je sens la tristesse d’un écrivain qui était compris par les gens…Car l’écrivain espère toujours dans ses écritures littéraires d’être loin au sens commun, loin du sens qui est connu par tout le monde».
C’était presque cela, le vrai sentiment de l’écrivain universel Samuel Beckett lorsqu’il a obtenu le prix Nobel de la littérature. Car en écrivant sa pièce de théâtre nommée par ce fabuleux titre «En attendant Godot», il n’a jamais pensé d’être compris par les lecteurs. En plus, il n’a jamais pensé d’obtenir un prix littéraire pour ses écritures qui sont tout à fait loin de l’ordinaire. Mais écrire, tout simplement pour obtenir des prix littéraires est une chose qui éloigne l’écrivain d’être sincère avec lui -même.
D’abord en tant qu’écrivain qui veut exprimer ses propres idées, son vrai point de vue par rapport au monde où il vit, et après, envers les lecteurs, les vrais lecteurs qui cherchent de lire une vraie littérature qui reflète le vrai sens des choses et des mots. Mais que faire alors ? La réponse est très simple : écrire et laisser le temps à l’écriture pour qu’elle puisse tracer son propre chemin !
III- Il y a des écrivains qui savent bien parler de leurs livres et il y a bien évidemment ceux qui ne savent pas en parler. El cela n’a aucune relation avec l’importance d’un livre par rapport à un autre. Car le problème ici concerne en premier lieu l’écrivain lui-même, mais en tant que présentateur, tout simplement, de son livre devant un public ou dans une émission de télévision et rien d’autre.
On prend comme exemple l’écrivain italien Umberto Eco pour le premier cas. Puisque cet écrivain possède une admirable manière pour attirer le public par / vers ses paroles.
Cette manière qui se base sur deux grandes choses : la connaissance et l’ironie. Ainsi Umberto Eco, et grâce à cette connaissance, a pu aborder l’ambivalence qui règne dans ses romans, en montrant au lecteur les points indispensables qui lui aident à déchiffrer ses codes. Mais grâce aussi à l’ironie, qu’Umberto Eco pousse ce lecteur à poser des questions autour de ces points eux-mêmes pour ne pas tomber dans les pièges narratifs bien construits par l’auteur.
Pour le deuxième cas, il y a tant des écrivains qui savent bien écrire des livres, mais malheureusement ils ne savent pas en parler comme il le faut, tel était le cas du grand écrivain arabe ancien Al-Hariri, l’auteur des célèbres courts récits de fiction écrits en prose rimée, et qui ont pris comme nom : «Les Maqamates» (Les Séances)… ! VI- Pour moi, l’écriture est d’abord une grande passion.
Car puisque le fait même d’écrire me plonge dans un monde de rêves selon l’expression de Sigmund Freud, un monde plein d’imaginaire, selon l’expression de Jean Paul Sartre cette fois -là. Écrire c’est donner une vie à des personnages imaginaires qui entrent dans la vie d’une façon artistique et qui en restent dans les pensées des autres.