Attendons pour voir…
Nabil El Bousaadi
Comme il fallait s’y attendre, la « malencontreuse » proposition de Donald Trump d’expulser, vers l’Egypte et la Jordanie, les Palestiniens de Gaza afin de transformer cette enclave en une « Riviera du Moyen-Orient », a provoqué un tollé international qui a contraint les pays du Golfe mais aussi l’Egypte et la Jordanie, dont les présidents avaient été « convoqués » par le nouveau locataire de la Maison Blanche, à l’effet d’adhérer à son « plan de reconstruction », à tenir, ce vendredi 21 Février, à Riyadh, à l’initiative du prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, une réunion préparatoire au sommet extraordinaire de la Ligue Arabe prévu le 4 Mars prochain au Caire afin de dessiner les contours d’une contre-proposition au plan présenté par le président américain pour prendre le contrôle de l’enclave palestinienne après l’expulsion des 2 millions de Gazaouis.
L’argent constituant le « nerf de la guerre » et la reconstruction de la bande de Gaza étant estimée, par la Banque Mondiale, à 53 milliards de dollars, les dirigeants arabes se sont donc trouvés contraints d’adopter une position commune face à l’arrogance du président américain et ce, aussi bien pour le financement des travaux de reconstruction de l’enclave palestinienne que pour sa future gouvernance.
Au cours de ce sommet informel de Ryadh, dont les décisions figureront à l’ordre du jour du sommet arabe prévu en Egypte le 4 mars, les dirigeants arabes appelés à discuter d’un plan alternatif au projet de Donald Trump de placer sous contrôle américain l’enclave palestinienne dévastée par 15 mois de bombardements intensifs et d’en « chasser » les Gazaouis, ont examiné, avec toute la bienveillance requise, le plan élaboré par l’Egypte.
Dévoilé par le quotidien émirati « The National », ce plan en trois phases étalées sur trois à cinq ans, prévoit, dans un premier temps, de déblayer les décombres et de mettre en place des zones sécurisées destinées au relogement provisoire des déplacés, et en second lieu, de commencer la reconstruction après la tenue d’une conférence internationale réunissant les bailleurs de fonds internationaux.
La troisième phase, qui se veut être éminemment politique, sera consacrée au processus conduisant à la mise en place de la « solution à deux Etats ».
Aucun communiqué officiel n’ayant été publié à l’issue de cette rencontre dans la mesure où les discussions y avaient été « confidentielles », une source proche du gouvernement saoudien a précisé à l’AFP, qu’à l’exclusion du sultanat d’Oman, les cinq autres pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) ont participé à cette rencontre « fraternelle et informelle » qui, d’après l’agence officielle saoudienne SPA, a permis d’aborder « les efforts conjoints pour la cause palestinienne et l’évolution de la situation dans la bande de Gaza ».
La « photo de famille » publiée, à l’issue de cette rencontre, par la chaîne « Al Ekhbariya », a montré qu’outre les dirigeants des pays du CCG, le roi Abdallah II de Jordanie et le président égyptien, Abdelfattah al-Sissi y étaient également présents.
Les pays arabes vont-ils faire front commun et s’opposer, fermement et comme un seul homme, au plan empreint de mépris, d’effronterie et d’arrogance présenté par le nouveau locataire de la Maison Blanche afin de soutenir, à bouts de bras, le Premier ministre le plus extrémiste et le plus génocidaire que l’Etat d’Israël ait connu depuis sa création ? Attendons pour voir…