Les professionnels veulent un terrain d’entente face à une conjoncture défavorable

Interdiction de l’exportation des  pommes de terre, oignons et tomates

Fairouz El Mouden

Le Gouvernement a annoncé la semaine dernière la suppression de l’exportation de la pomme de terre, de l’oignon et de la tomate vers l’Afrique du l’Ouest pour assurer un approvisionnement normal du marché local et partant réduire la pression sur les prix de vente qui atteint des niveaux record. Les professionnels ne s’y opposent pas à condition de trouver un terrain d’entente avec les représentants du gouvernement lors de la réunion prévue demain mardi  14 février.

La situation est certes difficile dans une conjoncture marquée par la multiplication des charges (carburant, intrants, pesticides  et autres coûts) et des engagements et des cahiers de charges déjà arrêtés avec les clients du  continent africain. Néanmoins, cette mesure de suspension de l’exportation vers l ’Afrique du l’Ouest risque de ne pas amortir l’effet sur les prix si le gouvernement ne barre pas la route à l’intermédiation et à la spéculation qui joue à fond dans ce secteur en multipliant les prix fois 3 ou 4 par produit.

La situation est connue de tous, annonce à AL Bayane Saâd Soulaimani, SG de l’APEFEL (Association de production et d’exportation des fruits et légumes). Le froid et les conditions climatiques et la cherté des charges fixes pénalisent l’activité des producteurs de fruits et des légumes au Maroc. Nous sommes en discussion avec les représentants du gouvernement pour trouver un terrain d’entente qui soit acceptable par tous, souligne Soulaimani.  C’est une bonne initiative explique-t-il  de couvrir les besoins du marché local mais nous ne pouvons pas fermer la voie à l’exportation des fruits et légumes, compte tenu des engagements et contrats qui nous lient avec nos partenaires.  Il rappelle que le marché européen  reste le premier client du Maroc et que l’Afrique représente des niches pour le pays et un continent à fort potentiel malgré les problèmes d’ordre logistique, bancaire et d’assurance.

Pour le SG de l’APEFEL, les quantités produites ne sont pas destinées que pour le marché local mais surtout pour répondre à la demande d’exportation avec des cahiers de charges fixes. Et d’ajouter, que la charge annuelle d’un hectare de la tomate pour une  variété normale dépasse les 70 millions de centimes et peut augmenter à plus de 85 millions de centimes pour les autres variétés de tomates.

De l’avis de Saâd Soulaimani, le gouvernement doit avant tout barrer la route aux réseaux d’intermédiation et de spéculation qui faussent complètement la vérité des prix. Le fellah ou l’agriculteur reste le maillon faible de la chaîne. Autrement, l’approvisionnement et le niveau des prix des produits alimentaires ne seraient pas à leur niveau actuel si l’exécutif ose prendre  à bras le corps les lobbies de la spéculation qui,  finalement régulent l’offre et la demande du marché et ce dans les différents secteurs d’activité. Ce n’est pas le contrôle des souks et des marchés qu’il faut viser aujourd’hui, mais plutôt les opérateurs de stockages, frigo et de  conditionnement qui manipulent le jeu  et fausse la concurrence…

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