L’ONDH livre sa nouvelle cartographie du développement humain

«L’approche de ciblage des programmes de développement humain fondée sur la pauvreté monétaire ne permet plus à elle seule de capter les dimensions fondamentales de la qualité de vie telles que l’éducation, la santé et l’habitat ou encore le bien-être».

L’affirmation est celle de Rachid Benmokhtar, président de l’Observatoire national du développement humain, qui s’exprimait, hier jeudi, lors d’une conférence de presse à Rabat. Se limiter au taux de pauvreté monétaire pour mieux optimiser l’allocation territoriale des ressources publiques revient en effet à exclure au moins 372 communes de leur droit au développement humain. Il faut dire que le Maroc est, depuis la mise en œuvre du programme des priorités sociales en 1996 puis l’INDH en 2015, régulièrement confronté à l’indisponibilité d’une mesure de développement autre que la pauvreté monétaire. Or, cet instrument ne rend pas compte du contexte social dans lequel les citoyens vivent, ni de leur accès aux services sociaux.

Ainsi, «l’évaluation du développement local gagnerait à se référer à un indicateur multidimensionnel tenant compte des dimensions non monétaires», insiste Benmokhtar. C’est dans ce sens que l’ONDH a élaboré une nouvelle cartographie communale du développement, couvrant différents domaines dont le logement, l’emploi et la santé. Il en ressort de fortes disparités entre régions, en plus de la persistance du faible accès à certains services sociaux. A l’échelle nationale, l’indice multidimensionnel du développement local a été estimé à un 0,70. Un niveau jugé très bas par Rachid Benmokhtar. L’indice est 1,3 fois plus important en milieu urbain qu’en milieu rural qui abrite 85% de la population en situation de pauvreté. Ce qui correspond à un déficit en développement presque deux fois plus grand dans le monde rural (41,5%) que dans les villes (21,8%).

Dans le détail, les plus grands déficits sont enregistrés dans le domaine de l’éducation, suivie du cadre de vie, de l’habitat et de la santé, alors que l’activité économique figure en dernier lieu. Le président de l’ONDH fustige aussi les fortes disparités entre régions, provinces et communes. A l’échelle régionale, le niveau de développement est significativement inférieur à la moyenne nationale dans les régions de Drâa-Tafilalet, Béni Mellal-Khénifra, Marrakech-Safi et Tanger-Tetouan-Al Hoceima. Le sous-développement de ces régions est attribué à leur positionnement géographique. «Etant situées des zones montagneuses, ces régions, difficilement accessibles, sont sous-équipées en infrastructures», a expliqué Benmokhtar. Inversement, Laayoune-Sakia El Hamra, Casablanca-Settat, Eddakhla-Oued Eddahab et Rabat-Salé-Kénitra figurent parmi les régions relativement développées. Quant à Guelmim-Oued Noun, Souss-Massa et Fès-Meknès, elles affichent un niveau de développement proche de la moyenne nationale.

Hajar Benezha

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