M’hamed Grine : Il est temps de s’attaquer sérieusement aux boules de fer

lumière de la situation politique du pays. Au préambule de son pertinent discours, l’intervenant n’a pas manqué de mettre l’accent sur le rôle nodal de la monarchie dans la pérennité de l’aplomb dont jouit la nation à travers l’histoire, tout en aspirant constamment à la royauté parlementaire, garante de l’essor multi registre.

Actualité oblige, le conférencier a abordé, par la suite, les grands contours du projet de la loi de finances 2014, dont la teneur politique s’avère fluette. Le montage excessivement technique de cette esquisse budgétaire, souligne-t-il, flanche sur des dérives menaçant la stabilité sociale, en termes de pouvoir d’achat des plus démunis. Devant ce périlleux recul, il a été donc question de mener, à notre niveau, des rétorques de dissuasion afin de lever, à titre d’exemple, une imposition caduque sur des services freluquets, qui, en tout et pour tout,  n’est qu’à l’ordre de 250 millions de dirhams, alors qu’il serait beaucoup plus loisible de grever les produits de luxe. Il est donc bien vrai, note-t-il, que le retard qu’a accusé la mise en place du gouvernement, a précipité ces tendances approximatives, sans avoir ni le temps ni la latitude de contourner pondérément tous les paramètres requis d’une telle ébauche. Selon le conférencier, il importe de consolider davantage le PIB et de structurer le secteur informel qui, à coup sûr, affecte l’économie nationale et l’engouffre dans des modes déstabilisants. Dans ce sens, notre pays, explique-t-il, possède tous les moyens à même de mettre, à notre profit, toutes les conditions de développement multiformes. La stabilité, la solvabilité… sont autant d’aptitudes que ne cesse de brandir notre pays dans l’échiquier mondial. Récemment, le prestigieux trust aéronautique canadien, Bombardier, a opté pour le Maroc, au regard de son potentiel attractif. Dans la même cadence, M’hamed Grine se montre persuadé pour un réel bond, au niveau des investissements et, partant, un PIB atteignant 80%, dans les années à venir. L’embellie du secteur du tourisme, le renflouement des transferts des MRE,  l’éclaircie de l’investissement (10%)… sont, en effet, de véritables indicateurs de cette réactivité. Cependant, poursuit-il, des boules de fer continuent, malheureusement, à freiner cet entrain salutaire. Les réformes des systèmes d’impôt, de retraite, de compensation tardent à s’accomplir. Il convient dans cette phase cruciale, que traverse notre pays, de mobiliser les énergies et de mutualiser les gains et les pertes, dans la paix et la communion, pour la mise en avant d’une réhabilitation durable, axée sur l’esprit de globalité et de traitement systémique. Tout d’abord, la neutralité de la TVA n’est nullement compatible avec notre réalité économique nationale. Dans ce sens, les recommandations du colloque national sur la fiscalité et du Conseil national économique, social et environnemental peuvent toujours servir d’ingrédients de la restructuration. Concernant les retraites, il va falloir, ajoute-t-il, procéder à une revalorisation du système, à travers une approche globalisée. De même, le fonds de compensation se devrait être hiérarchisé selon les régions et les matières. Dans la foulée de ces contraintes qui ralentissent cruellement notre décollage, il y a lieu de soulever les problématiques de l’éducation, de la santé, de la justice, de l’administration…Ces blocages, précise-t-il, relèvent, en premier lieu, du déficit de l’acteur politique dans notre pays. A ce propos, tout en relatant longuement le parcours de la vie politique, marqué, par la «fabrication» de créatures partisanes, l’affront belliqueux entre partis, il affirme qu’il est grand temps d’évoquer tout ce passé «fratricide» qui nous a occasionné beaucoup de retard et d’animosité. Notre pays a beaucoup plus besoin de partis fort et légitimes, se focalisant sur l’essentiel et non l’artificiel. Nombre de chantiers sont ouverts et il est impératif de s’y atteler avec ardeur et civisme, y compris notre intégrité territoriale, plus que jamais proche de la délivrance et dont le salut ne viendra que par le renforcement de notre front intérieur, conclut-il.
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