Nouvelle hausse des prix de la farine et de nombreux services

 Déficience des mécanismes de contrôle

Fairouz EL Mouden

A quelques jours de la rentrée scolaire, la spirale inflationniste reprend à nouveau son trend haussier et s’enflamme encore et encore pour mettre à rude épreuve le pouvoir d’achat du consommateur marocain, déjà fortement fragilisé. Les prix de plusieurs produits et services se sont s’envolés cette semaine sans raisons valables. Des hausses que les opérateurs attribuent particulièrement à l’augmentation de 10 dirhams du prix de la bonbonne de gaz décidé par le gouvernement de manière fortuite. Cette première hausse du gaz butane a certes occasionné  une spirale infinie de hausse aggravant ainsi les équilibres budgétaires des familles économiquement vulnérables mais une fois encore l’absence et le déficit des contrôles pose des sérieux problèmes et se trouve à l’origine de l’anarchie et de l’insouciance qui affecte plusieurs secteurs à la fois. La protection du consommateur reste pour le moins  le parent pauvre de l’action de l’Exécutif actuel qui semble, sans ambages,  tirer profit  de cette situation ! 

A qui incombe la responsabilité de ce « laisser-faire laisser-aller » qui donne toute latitude aux producteurs,  commerçants et autres intervenants économique à revoir à la hausse les prix de vente sans préavis ni justification appropriée. Chaque jour apporte  son lot de mauvaise surprise. Cette semaine, le prix de la farine finoPro a subi une augmentation de plus de 12 dirhams pour le paquet de 5 kilos contre 48 ou 50 dirhams auparavant, et plus de 5 dirhams pour la même quantité du fino normal contre 45 à 50 dirhams. Le paquet d’un kilo de « fino » revient quant à lui à 13 dirhams actuellement. Des augmentations qui s’activent malgré la baisse des prix du blé sur le marché international, de la suppression des droits de douane sur l’importation du blé et en dépit du maintien de la subvention sur la farine.  Les autres produits alimentaires suivent la même pression sur les prix, à commencer par le poulet qui survole des niveaux jamais atteints, soit 30 dirhams le kilo pendant cette saison estivale connue par le nombre important des festivités et fêtes de mariage. Normalement les producteurs de volailles sont sensés être équipés pour gérer les périodes de forte chaleur et bénéficient dans le cadre du contrat programme signé avec l’Etat de plusieurs avantages. Cela ne semble pas suffisant en l’absence de la supervision nécessaire…les prix des viandes rouges n’ont pas affiché de baisse malgré l’autorisation d’importation du bétail de l’Espagne et du Brésil. Malheureusement cette frénésie  inflationniste reprend à nouveau pour toucher de nouveaux services et produits.

Ainsi, un autre secteur surprend aussi sa clientèle avec une hausse de ses tarifs. Les pressings n’ont pas tardé à répercuter la hausse du prix du gaz butane sur le prix du lavage et repassage des habits, jugé déjà excessif. Le prix à l’unité varie selon les quartiers et l’emplacement. Le lavage et le repassage d’une chemise peut s’élever à 25 dirhams contre 5 à 8 dirhams dans certains pressing.  Les restaurants et les boulangeries pâtisseries profitent de cette aubaine pour augmenter leurs recettes avec des quantités et qualités inferieures.

La liste est bien étendue à d’autres biens et services. La déficience des mécanismes de supervision et de contrôle est aujourd’hui pointée du doigt. Cela profite à pratiquement tous les secteurs au su et au vu du gouvernement. Une attitude qui met à mal le citoyen et le consommateur marocain qui ne savent plus où donner de la tête !  

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