Oui, la réforme de l’enseignement passe par l’humain

Le Conseil Supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, on s’en souvient, a proposé il y a quelques mois, une nouvelle réforme du système d’enseignement national. Des bribes de cette réforme ont en été publiés, mais on ne connaît pas le sort qui lui a été globalement réservé.

Le même Conseil vient justement se rappeler cette semaine à notre souvenir, en organisant un colloque international qui, d’après la presse, s’est posé comme question: « comment repenser l’école marocaine autrement, en réhabilitant les métiers de l’éducation et de la formation? ».

Selon la presse toujours, le Président du Conseil a rappelé que  » le système éducatif souffre de maux multiples et profonds qui lui ont valu une place peu honorable dans les classements internationaux ». Soit!

Quant au ministre responsable, il souligne, pour sa part, que « la réforme élaborée par le CSEF est essentielle mais n’est pas suffisante, car à côté, il faudra réinventer les métiers de l’enseignement ».

Cela voudrait dire pour le haut responsable, qu’il faut miser désormais sur l’élément humain, particulièrement les enseignants. » Autrement dit ; il faut encourager l’enseignant à aimer son travail ». Au niveau de chaque école, le ministre compte, accompagner les enseignants, en leur affectant des accompagnateurs pour les soutenir, les former et les aider à s’adapter aux comportements des élèves en classe et à l’évolution du domaine en recourant à des approches psychologiques et sociologiques.

Le ministre compte, en parallèle, mesurer les performances des élèves en guise d’évaluation du rendement des enseignants et des établissements scolaires qui seront, pour leur part, dotés de plus d’autonomie.

C’est juste. La problématique de l’école marocaine réside essentiellement dans la gestion de ses ressources humaines. Mais il est douteux de croire que la simple création d’un nouveau corps « d’accompagnateurs » sera la panacée. Il y a déjà des inspecteurs et autres inspecteurs des inspecteurs et… tout le corps des administratifs centraux et au niveau des académies, dont le rôle est justement d’accompagner les enseignants et les élèves ! Rien n’empêche de les évaluer et d’en exiger le meilleur rendement.

La problématique de l’école est bien plus profonde. Elle nécessite une mobilisation nationale sans précédent. Un plan national générationnel de salut de l’école publique dans lequel la mise à niveau humaine doit être au centre, est effectivement nécessaire.Culpabiliser les seuls enseignants ne résoudra pas cette épineuse problématique.

Tous les pays émergents ont réussi grâce aux performances de leurs systèmes d’enseignement et à la profonde mobilisation que ces pays ont réussi à entretenir en faveur de l’école publique.

Ahmed Azirar

27 mai 2016

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