Les planches marocaines, une renaissance à confirmer

Les hommes et femmes des planches ont célébré, hier 27 mars, la Journée mondiale du théâtre. Pour commémorer cette journée d’envergure initiée en 1961 par l’Institut international du théâtre ITI, plusieurs événements et manifestations ont été organisés à travers le monde. Au Maroc, si de nombreux évènements ont été programmés à l’occasion, la journée a surtout été le moment opportun pour les hommes et femmes de théâtre de dresser le bilan du théâtre marocain.

De l’avis de Latefa Ahrrare, la pratique théâtrale marocaine est positive, ces dernières années. La comédienne estime que le secteur est très dynamique. Il est marqué, notamment par une présence de différentes générations et diverses sensibilités. Selon la comédienne, un travail énorme se fait dans le milieu des arts de rue et dans les salles. «Un travail se fait sur le patrimoine traditionnel et les formes très spectaculaires et un autre sur des textes modernes ou postmodernes, l’improvisation. Le théâtre est présent dans toutes les langues: amazigh, arabe classique, darija…», a-t-elle déclaré. La comédienne marocaine estime qu’«il y a une présence majestueuse du théâtre marocain dans le monde arabe». La preuve : le Maroc a reçu plusieurs prix dans des festivals organisés par des organismes arabes. «Le théâtre marocain va très bien. Il y a une dynamique au niveau de la recherche, de la transmission, de la formation dans les instituts, les maisons de culture, à travers les master class, les rencontres organisées par les artistes marocains dans plusieurs manifestations», poursuit-elle.

Dans le même ordre d’idées, Bouhcine Massoud, président du Syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques, estime que sur le plan artistique et professionnel, le théâtre marocain a sans aucun doute connu une évolution ces dernières années. Celle-ci se traduit, notamment par une présence importante à travers des pièces de théâtre et travaux artistiques sur la scène arabe et internationale. Des troupes ont remporté dans ce cadre de grands prix lors de célèbres festivals. «Nous saluons le travail du Ministère chargé des marocains résidant à l’étranger dans la promotion et la diffusion des travaux artistiques au profit des MRE. Cela permet au théâtre marocain de jouer un rôle de rapprochement de la culture marocaine des MRE», estime Bouhcine Massoud.

Pour Bousselham Daif, metteur en scène et fondateur de la troupe Chamat, la journée mondiale du théâtre, au-delà des festivités, est l’occasion de s’arrêter sur le bilan du théâtre. «Quand on compare le Maroc à d’autres pays, on note qu’il y a une évolution au niveau de la création théâtrale, de la qualité et de la diversité dans le Royaume. Le théâtre attire les jeunes, néanmoins il souffre de l’absence d’une politique culturelle claire», souligne t-il dans une déclaration à Al Bayane. Bouselham pointe également du doigt d’autres défis, entre autres l’absence d’une rentrée théâtrale au Maroc et d’un vrai festival digne du théâtre national.

Mohamed Nait Youssef

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