Pour une humanisation des pratiques de soin

Journée mondiale du malade 11 Février

Ouardirhi Abdelaziz

A l’instar de la communauté internationale, le Maroc commémore le 11 Février  la journée mondiale des malades. Cette année 2025, c’est la 33ème édition qui est célébrée. Dédiée aux personnes confrontées à la maladie et à la souffrance, a celles et ceux qui sont diminués physiquement et psychologiquement, qu’ils soient dans un hôpital public ou une clinique privée, ou dans leur maison. La journée mondiale des malades, vient nous rappeler combien la présence affectueuse et la compassion sont nécessaires au quotidien à ceux qui luttent contre la maladie. Cette journée vise aussi mettre en avant le rôle essentiel des professionnels de santé, des médecins, des infirmiers, des aides-soignants  quant à l’importance d’une prise en charge bienveillante et humaine, qui ne se limite pas aux soins médicaux, mais englobe aussi le soutien psychologique, l’écoute et l’accompagnement envers les patients et leurs familles.

Tous concernés par la maladie

Dans le  cheminement de la vie de chacun de nous , on est, ou on sera  tous confronté à un moment ou à un autre, à la maladie, à une altération de l’état général, une fragilité ou vulnérabilité de notre corps, autant de maux et de mots pour dire que nous sommes malades. De la simple grippe ou rhume, ou une intoxication alimentaire, une dysménorrhée, crise appendiculaire ou vésiculaire, rénale ou gastrique. La liste des maladies est longue, et l’apparition de la maladie est toujours une source d’angoisse et d’anxiété pour le patient et son entourage, surtout quand c’est un bébé ou une personne âgée qui est malades. Si le mal est léger, bénin, gérable, le malade est vu par un médecin, puis il  est soigné a la maison par ses parents, ses enfants ou sa famille.

Mais certaines maladies peuvent entrainer une subite dégradation physique et psychologique du malade, des complications et nécessitent de ce fait une prise en charge à l’hôpital ou dans une clinique privée.

Soutien, compassion et totale solidarité

Cette épreuve est difficile, très mal vécue par les malades, qui très vite, subitement se sentent mis à part de la vie des bien portants, c’est pourquoi les liens de solidarité, et tout ce qui permet aux personnes atteintes de maladie de se sentir écoutées, reconnues est extrêmement important.

La journée mondiale des malades célébrée à travers tous les pays du monde, est pour nous une occasion idoine pour exprimer notre compassion, notre soutien et notre totale solidarité avec les malades qu’ils soient des enfants, des femmes, des hommes, des jeunes ou des personnes âgées. Se sont d’abord et avant tout chose  des citoyens confrontés à la maladie et à la souffrance, qu’ils soient chez eux ou hospitalisés dans un hôpital public ou une clinique privée , et qui très souvent endurent en silence des épreuves difficiles.

Dans cette traversée du désert, et pour ne pas se sentir seuls, abandonné, nous devons tous adopter une approche solidaire envers toutes celles et ceux qui sont fragilisés par la maladie. On se doit d’encourager, de donner un peu plus de notre temps, de faire des visites quotidiens au chevet des personnes de nos familles qui sont malades, à celles t ceux qui sont les  plus vulnérables, de les soutenir et de les encourager avec des paroles réconfortantes.

Humanisons nos hôpitaux

Les malades qui sont hospitalisés à l’hôpital, ne sont pas des numéros de lit, des dossiers ou des maladies, se sont des êtres humains, qui ont les mêmes droits que chacun de nous et bien plus encore.

La seule différence, c’est que le malade est diminué physiquement et psychologiquement. Tout au long du processus de sa prise en charge en milieu hospitalier, le patient va réagir en fonction de l’attention que va lui porter l’équipe soignant (médecin – infirmière…),  et du soutien, de la chaleur et de l’amour que lui témoigne sa famille, tout cela concourt à son apaisement et même à sa guérison. N’oublions pas que pour guérir, il faut avoir envie de guérir. Or l’amour des siens est une motivation importante, la toute première des motivations.

L’écoute est un élément indispensable pour garder l’environnement hospitalier vivant et humain, elle permet de prendre en compte le degré d’humanité du patient et la qualité des soins offerts à l’hôpital.

Mes pensées en de telles circonstances vont toujours vers celles et ceux qui sont les plus vulnérables, les malades cancéreux, les insuffisants rénaux sous dialyse, les cardiaques, les diabétiques …

Des personnes souvent âgées, malades qui sont encore plus confrontées à la maladie que d’autres, et qui sont affligées d’autres maux et douleurs. Sans oublier les plus pauvres, les SDF…

C’est une réalité qui donne froid au dos, qui doit nous interpeller tous, c’est pourquoi, il est grand temps que nos hôpitaux soient des lieux de vie, que la relation soignant-soigné soit toujours privilégiée, que l’écoute de l’autre, c’est-à-dire du malade et de sa famille soit aussi incluse dans le protocole de soins.

En d’autres termes, il faut que l’humanisation de nos hôpitaux soit une priorité au même titre que les ressources humaines, la construction des hôpitaux, la qualité des soins, les médicaments…

Ce défi, nous  devons le relever, les professionnels de santé, médecins, infirmières, infirmiers, techniciens, administratifs, toutes et tous ont le devoir de participer à ce chantier noble, qui fera de nos hôpitaux des lieux de vie et ou les malades pourrons se sentir respectés , valorisés , soignés et considérés…

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