PPS: l’Université annuelle le 5 octobre 2019 à Rabat sur le thème

«La dimension écologique dans le projet démocratique progressiste»

Les orientations récentes du  Parti du Progrès et du Socialisme ont renforcé sa conviction que la problématique écologique est désormais au cœur des questions sociétales qui impactent grandement le présent et l’avenir de l’humanité. C’est pourquoi, il organise cette année son université annuelle autour du thème : «La dimension écologique dans le projet démocratique progressiste».

Le choix de cette thématique a été dicté par trois considérations principales :

  • L’importance extrême que revêtent désormais au niveau universel les questions écologiques pour le présent et l’avenir de l’humanité, l’écologie étant devenue une question centrale dans les sphères de décisions et dans les champs d’action des organisations, des institutions et des composantes de la société civile sur les plans international et national;
  • Le débat en cours au niveau national autour du modèle de développement alternatif, qui devra s’articuler autour de la centralité de l’être humain dans l’œuvre de développement et prévoir l’intégration de la dimension écologique en tant que condition principale parmi celles de la durabilité du développement;
  • La nécessité d’encadrer  l’adaptation et l’évolution identitaire, programmatique et militante  du Parti, dans sa volonté de consacrer l’intégration de la dimension écologique dans son système de valeurs, ses principes, ses programmes et ses fondamentaux.

Il est ainsi certain que la vie sur terre est confrontée à de sérieux dangers, qui se manifestent principalement à travers  l’extinction massive d’espèces animales et végétales, le rétrécissement des surfaces forestières, la multiplication des phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes, la mauvaise utilisation des sols, la surexploitation des ressources naturelles, la pollution d’origine humaine, le stress hydrique, le réchauffement climatique dû à l’augmentation vertigineuse des émissions de gaz à effet de serre, etc…

Ces phénomènes sont en fait le résultat logique du mode de production et de consommation imposé actuellement par le système capitaliste dominant, dans sa quête constante de plus de profit, de gaspillage des ressources naturelles, de création de besoins artificiels pour justifier la politique de l’offre massive, de fabrication de l’idéologie de la consommation et de la conquête de nouveaux marchés, parallèlement à l’exploitation des couches laborieuses. Ce faisant, il s’efforce de pérenniser l’investissement, de le justifier, de le prolonger et de garantir ses revenus financiers de manière illimitée, sans la moindre considération à l’égard de la rareté des richesses de la terre, du  droit à la vie des générations à venir et de celui des classes démunies à accéder à des conditions de vie dignes.

La responsabilité qui incombe au système néolibéral à ce niveau ne se limite pas seulement à la provocation des dysfonctionnements de la nature et des dangers écologiques, mais également à la détérioration des économies des États et à l’étouffement des  aspirations des peuples des pays les moins avancés au développement et à la justice. En effet, les pays et les groupements économiquement avancés contrôlent les ressources et les marchés des pays les moins avancés par le biais d’accords de libre échange sous l’égide de  l’Organisation Mondiale du Commerce.

Conscient des dangers écologiques, le Maroc a adhéré aux efforts entrepris par la communauté internationale à travers un ensemble d’engagements et de réformes constitutionnelles, législatives, institutionnelles et organisationnelles. Il a ainsi adhéré à nombre de conventions et d’accords internationaux en la matière. Il est actuellement en passe de devenir l’un des principaux acteurs dans le domaine de la transition énergétique eu égard, en particulier, à son engagement d’augmenter la part de l’énergie propre pour subvenir aux besoins nationaux à 52% à l’horizon 2030.

Malgré cela, des contraintes et entraves nombreuses et diverses, certaines liées à la structure du système de production et de consommation et d’autres à la gestion, au financement  et à l’appropriation des solutions relatives aux questions écologiques, font que les efforts importants déployés, tant au niveau international qu’au niveau national, ne suffisent pas et que leurs résultats ont un impact limité.

Ainsi,  le dépassement radical de la situation écologique actuelle suppose de passer à de nouveaux modes de pensée et de comportements publics et individuels, notamment relativement à la corrélation entre  la production et l’échange et entre l’homme et la nature, à travers une mutation culturelle susceptible de changer  le concept du besoin et du coût de sa satisfaction, de rétablir l’équilibre et l’harmonie dans la relation entre l’homme et son environnement naturel et de dépasser le mode de productivisme, à travers des modèles sociaux de développement qui produisent ce qu’ils consomment et qui consomment ce qu’ils produisent.

Il  importe ici d’affirmer que le système capitaliste est  incapable de réaliser tout cela, compte tenu de sa nature et de sa structure et que l’on ne peut compter actuellement que sur les mouvements écologiques et les forces progressistes. Ainsi, les courants épris des valeurs de l’écologie sont appelés aujourd’hui à intensifier le plaidoyer et à lutter pour la mise en œuvre des dispositions de la convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, en tant que seuil minimal pour maintenir le réchauffement climatique mondial en dessous de 2 degrés Celsius, parvenir à une économie sans carbone et inciter les pays qui causent le plus de dommages à l’environnement à s’engager, pour le moins, à respecter le contenu de la convention précitée.

Le projet démocratique et progressiste du Parti du Progrès et du Socialisme qui s’oppose à l’exploitation de l’homme par l’homme et qui œuvre pour la consécration de la  justice sociale, économique, culturelle, spatiale et écologique, compte sur la dynamique  sociale pour mettre fin à la logique productiviste, remettre en cause la société de consommation et faire évoluer la production  dans un sens favorable au bien de l’humanité. C’est pourquoi, il serait  illusoire de croire que la question écologique est indépendante en soi et que son traitement est possible en dehors de celui des rapports sociaux, économiques et spatiaux. Sans le démantèlement du mode et des rapports de production dominants, ou tout du moins la limitation de  cette domination, il serait absurde de croire que la question écologique sera définitivement résolue dans le cadre du système capitaliste dans sa configuration actuelle marquée par la domination du capital financier de nature spéculative. Les difficultés que rencontre la COP dans la mise en œuvre des dispositions de la convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques et le non respect par ses parties prenantes de leurs engagements montrent que la question écologique n’est qu’une partie d’un tout.

Pour un pays comme le Maroc, il est évident que l’adhésion à l’orientation écologique requiert de l’État une forte volonté politique pour garantir le succès d’un modèle de développement alternatif et global qui intègre la dimension écologique de manière décisive et forte. Cela exige également l’implication des différents acteurs politiques, économiques et sociaux, à charge pour l’État de jouer son rôle de régulateur stratégique, à travers l’implication forte et directe du secteur public, mais aussi  l’encadrement des obligations et des rôles du secteur privé à ce niveau.

Dans ce sens, il existe plusieurs pistes et mesures au  sujet desquelles la réflexion doit être approfondie et les perspectives explorées. C’est ainsi qu’il importe de s’orienter vers l’adoption d’un modèle économique fondé essentiellement sur les énergies renouvelables dans la perspective de la transformation en un pays producteur qui maîtrise ses ressources. Il en est de même pour la réorientation de la production agricole de façon à satisfaire les besoins du marché intérieur au lieu de miser sur l’agriculture exportatrice qui ne profite qu’à une catégorie restreinte d’investisseurs. Il convient aussi de concilier de manière innovante les contraintes de l’économie avec les nécessités de la préservation des ressources naturelles, à travers notamment le remplacement du libre-échange absolu par l’échange utile et limité au service des besoins effectifs de l’économie nationale et la consécration de politiques environnementales intelligentes qui favorisent, dans le même temps, davantage d’investissement,  d’innovation  et de postes d’emploi.

Nonobstant, l’importance majeure des mesures présentées et de celles que consacrera  la présente université, il importe de rappeler que la limitation de la détérioration de la situation écologique requiert inéluctablement  de contrer l’arrogance du capital financier et de remettre en cause les rapports de production  dominants, tout en consacrant, à contrario, la centralité de l’être humain en tant que  moyen et que but en vue de préserver sa dignité dans ses dimensions sociales, économiques, culturelles, spatiales et écologiques.

Dans ce contexte, le Parti du Progrès et du Socialisme ambitionne, à travers son université, de mettre en exergue l’importance de l’approche globale de la question écologique et de souligner la nécessité de son traitement sur la base de la centralité de l’être humain. C’est pourquoi, il a pris l’initiative d’inviter à s’exprimer lors de son  université annuelle diverses sensibilités politiques, sociales et culturelles, dans la perspective de dégager une vision partagée de la problématique écologique dans le cadre du modèle national  de développement alternatif recherché. Car la question écologique fait partie intégrante des préoccupations majeures du parti, compte tenu des idées qu’il porte et qui constituent son référentiel  idéologique.

Dans ce sens, le programme de la présente université comporte deux panels:

* La question écologique entre la pérennisation intellectuelle et les référentiels politiques.

* la question écologique en tant que prélude au développement et à la justice sociale et spatiale.

Le programme

Rabat,  le samedi 5 octobre 2019

Président de l’Université : Ahmed Zaki     

Modérateur des travaux de l’Université : Abdellah Tourabi

Rapporteurs des travaux de l’Université : Azzouz Senhaji et Jalal Moata

08h30-09h30 : Accueil des participantes et participants

09h30-10h30 : Séance inaugurale de l’Université:

  • Allocution du Secrétaire Général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohammed Nabil Benabdallah
  • Conférence inaugurale de Monsieur Brice Lalonde : ancien ministre français de l’environnement, Président Fondateur du Parti «Génération Écologie», militant écologiste.

De 10h30 à 11h30 :

Premier panel : La question écologique entre l’ancrage théorique et les référentiels politiques .

Les intervenants :

  • El Arbi Mrabet : Chercheur Associé au CREDSPO-Dijan et à l’IRES
  • Hassana Kejji : Professeure universitaire
  • Hakima El Haite : ancienne Ministre de l’Environnement et experte écologique internationale

De 11h30 à 12h30 : discussion des interventions du premier panel

De 12h30 à 13h30 :

Deuxième panel : La question écologique en tant que prélude au développement et à la justice sociale et spatiale.

Les intervenants :

  • Adnane Lamdouar : Entrepreneur industriel
  • Mohamed Alifriqui : Professeur universitaire
  • Hasnaa Chehabi : Cadre au département de l’environnement

De 13h30 à 14h30 : Discussion des interventions du deuxième panel

14h30 : Présentation du rapport de synthèse de l’université.

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