accompagne par ailleurs le renforcement des capacités du Crédit Agricole du Maroc en matière de responsabilité sociale et environnementale, d’évaluation des impacts des financements de Tamwill El Fellah et de conseil de gestion aux petites coopératives agricoles, au travers d’une subvention de 300.000 euros. Objectifs : améliorer l’accès au financement des investissements agricoles de plus de 5.000 exploitations agricoles, ainsi qu’à la bancarisation des ménages ruraux (seulement 6% des ménages actuellement).
Tariq Sijilmassi, Président du Directoire du CAM et Joël Daligault, Directeur de l’AFD à Rabat, ont procédé, ce mardi 19 novembre 2013 à Rabat, à la signature de deux conventions de financement relatives au développement de la Société de financement pour le développement agricole «Tamwil El Fellah», filiale à 100 % du Crédit Agricole du Maroc dédiée au financement des petites et moyennes exploitations agricoles n’ayant pas accès au crédit bancaire classique.
En vert de ces conventions, l’AFD accorde une ligne de crédit concessionnelle de 20 millions d’euros à Tamwil El Fellah pour refinancer des crédits d’investissements en faveur de plus de 5.000 petites et moyennes exploitations agricoles n’ayant pas accès au crédit bancaire classique et dont les besoins de financement sont souvent à moyen et long terme et supérieurs aux financements proposés par le microcrédit. Un communiqué conjoint ajoute qu’une subvention de 300.000 euros au Crédit Agricole du Maroc dont la gestion est confiée au CERCAM (Centre d’Etudes et Recherches du groupe Crédit Agricole du Maroc), permettra de financer des actions de renforcement des capacités de la banque en matière de responsabilité sociale et environnementale, des études d’évaluation des impacts des financements de Tamwil El Fellah sur le revenu agricole des ménages ainsi que des prestations de conseil de gestion de coopératives clientes.

Pour le Crédit Agricole du Maroc, et dans le cadre de ses engagements en faveur du Plan Maroc Vert, notamment la composante dédiée à l’agriculture solidaire et aux petits agrégés, il s’agit, à travers cette première ligne de crédit, de renforcer le développement de l’activité de sa filiale au profit des petites et moyennes exploitations. Tamwil El Fellah a pour objectif à court terme d’atteindre 100.000 clients, contribuant ainsi à la réussite du Plan Maroc Vert. Il s’agit aussi pour le CAM de bénéficier d’une expertise de niveau internationale sur des sujets d’importance : la responsabilité environnementale et sociale d’une banque agricole, les impacts du crédit sur le revenu des agriculteurs et le conseil de gestion des coopératives.
En accompagnant le développement de Tamwil El Fellah, l’Agence Française de Développement poursuit son soutien à la mise en œuvre du pilier II du Plan Maroc Vert en faveur de la petite agriculture familiale et de la réduction des inégalités territoriales et sociales (projet d’aménagement de la deuxième tranche du Moyen Sebou, programme d’appui au pilier II du Plan Maroc Vert dans les régions du nord, projet d’adaptation au changement climatique en agriculture). Ces concours au Crédit Agricole du Maroc et à sa filiale Tamwil El Fellah portent à 112 millions d’euros la contribution de l’AFD au Plan Maroc Vert.

L’agriculture est un secteur particulièrement important au Maroc, en matière d’emploi (4 millions d’actifs, 80% de l’emploi rural) et de création de richesse (15% du PIB hors agroalimentaire) mais aussi de sécurité alimentaire, d’équilibre des territoires et de gestion des ressources naturelles. Le Maroc a adopté en 2008 le «Plan Maroc Vert», dont le deuxième pilier vise la mise à niveau des petites et moyennes exploitations familiales des zones défavorisées par le financement de leurs coopératives. Pour contribuer à la mise en œuvre du Plan Maroc Vert, le Crédit Agricole du Maroc a crée en avril 2009 la Société Pour le Financement Agricole (SFDA), aussi appelée «Tamwill El Fellah», dédiée au financement des petites et moyennes exploitations n’ayant pas accès au financement bancaire.
L’accès au crédit agricole se heurte en effet à la complexité des structures foncières et les agriculteurs exploitants des terres non enregistrées au Cadastre ne peuvent offrir de garantie hypothécaire et obtenir un prêt bancaire classique. La micro-finance n’offrant pas de financements adéquat à l’investissement agricole.