Projection du documentaire «Femmes suspendues» de Merième Addou

11e édition des Jeudis Cinéma Droits humains

Omayma Khtib

Pour cette 11e édition des Jeudis Cinéma Droits humains, l’Association des Rencontres méditerranéennes Cinéma Droits de l’Homme (ARMCDH) a projeté le 24 février au cinéma « La Renaissance », le documentaire «Femmes suspendues» de Merième Addou.

L’Association des Rencontres méditerranéennes Cinéma Droits de l’Homme célèbre la onzième édition « Des Jeudis Cinéma Droits humains » en retraçant les souffrances de trois femmes abandonnées par leurs conjoints ‘’Ghita‘’, ‘’Latifa‘’ et ‘’Saadia‘’ et leur combat infernal pour avoir le divorce. Après des années d’attente interminable, elles décident d’aller aux tribunaux de leurs régions pour obtenir justice. Mais, la procédure s’avère non seulement longue, mais aussi absurde. Car, elles devaient prouver l’absence de leurs maris.

Ce documentaire, réalisé en 2021, raconte une réalité vécue par de nombreuses femmes au Maroc et aussi partout dans le monde. Il met en lumière et d’une manière subtile, à travers des témoignages poignants, l’histoire de femmes oubliées en quête de dignité envolée avec l’usure du temps. En 73 min, ce documentaire décrit le combat de ces trois femmes désespérées.

La procédure judiciaire oblige chacune à prouver l’absence du mari : une absurde et pénible course d’obstacles dont elles ne sont pas sûres d’arriver à bout. Sans oublier que dans tout ce calvaire que ces femmes endurent, elles souffrent aussi de problèmes sociaux liés à leur statut de femmes «suspendues». Ces problèmes sont étroitement aussi en relation avec la nature de la société, qui «ne donne pas de valeur à une femme sans mari», comme l’avait signalé l’une d’entre elles. Dans une déclaration précédente, la réalisatrice du film documentaire «Femmes suspendues» a indiqué que l’idée du film tourne autour de la situation compliquée dont souffre cette catégorie de femmes, qui ne sont ni mariées ni divorcées, tout en précisant que ce film documentaire, dont la préparation et le tournage ont nécessité cinq ans de travail, est une coproduction Maroc-France-Qatar.

Il est à souligner que, la projection du documentaire, qui s’est faite en mode hybride, a été suivie d’un débat avec la réalisatrice Merième Addou et l’animation de Saida Drissi. Cette projection hybride a été organisée dans le cadre du nouveau projet «Plaidoyer pour les droits de l’Homme : le cinéma pour la réforme des politiques publiques et réforme de la politique publique du cinéma au Maroc» cofinancé par l’Union européenne. Ce projet s’articule autour de 4 axes phares, notamment l’appui à la société civile dans le plaidoyer sur de questions de droits humains, la préparation à la réinsertion des détenus mineurs, la contribution à la réforme des lois de la politique publique relative au cinéma et le plaidoyer pour la réforme des politiques relatives aux droits humains et au cinéma. Il a pour objectifs d’inscrire le cinéma comme support et comme objet de la bataille culturelle et politique pour les droits humains et l’État de droit au Maroc, de consolider et renforcer le rôle de la société civile dans le plaidoyer et de dynamiser le partenariat pluri-acteurs dans la promotion et la défense des droits de l’Homme. Indique l’ARMCDH.

Titulaire d’une licence en droit privé de l’Université Mohammed V, et d’un master en cinéma documentaire de l’Université Abdelmalek Essaâdi (Tétouan), Merième Addou entame sa carrière dans le domaine du cinéma et de la télévision comme chargée de production. En 2006, elle participe au tournage de nombreux films documentaires pour le compte de plusieurs chaînes de télévision internationales. Son premier documentaire «Pirates of Salé» a été sélectionné au PriMed au Festival de la Méditerranée en images en 2015.

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