Rentrée littéraire !

Sur le vif

Mohamed Nait Youssef

La rentrée littéraire, fête livresque mais aussi enjeu économique majeur, intervient cette année dans un contexte particulier. A vrai dire, la crise économique a mis à genoux le  livre dans certains pays où le secteur est fragile voire vulnérable. En ces temps troublés, les éditeurs font face à la pénurie du papier et ses prix qui ont  atteint des sommets.

En France, à titre d’exemple, le nombre de nouveautés prévues pour cette rentrée littéraire a connu une baisse de 6%. Selon les chiffres de Livre Hebdo/ Electre Data Services, ce ne sont pas moins de 490 romans dont 345 titres français et 145 romans étrangers qui verront le jour entre août et octobre 2022.

Au Maroc, on ne parle plus aujourd’hui d’une rentrée littéraire. Car, c’est le livre et la rentrée scolaires qui volent la vedette aux autres évènements. Et ça ne date pas d’aujourd’hui!

Or, sous d’autres cieux, en fin août et début septembre, cette messe du livre est fêtée, comme le veut la tradition, en grande pompe. Il fallait alors que certains  éditeurs marocains croisent les bras entre deux à trois mois pour révéler leurs nouveautés aux lectrices et lecteurs. Il y en a d’autres qui attendent la veille du Salon International de l’Edition et du Livre (SIEL), rendez-vous culturel incontournable, pour présenter leurs publications.

Ainsi, dans le bon nombre de librairies, c’est le livre scolaire qui est privilégié en période parce qu’il est bien entendu le plus « rentable » pour un libraire. C’est désormais une réalité : la rentrée dite littéraire chez nous concerne majoritairement le livre scolaire. La preuve : beaucoup de responsables de librairies deviennent des commerçants du scolaire.

Toutefois, les maux du livre sont nombreux : son écosystème, sa structuration et toute sa chaîne qui sont à revoir si nous voulons aspirer à une industrie du livre dans les années à venir.

Ainsi, la promotion de la lecture, le soutien accordé au livre, l’organisation des salons et foires sont toujours indispensables pour promouvoir le livre et les plumes marocaines. Par ailleurs, après deux ans de la pandémie, il faudrait créer de nouvelles dynamiques et inventer de nouveaux mécanismes pour booster ce secteur. En attendant : bonne rentrée à tous et à toutes!

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