Rizlen Zouak, une première judokate marocaine aux JO de Rio

Femme d’exception et sportive d’une allure de panthère avec un sourire charmeur, Rizlen Zouak est une judokate championne d’Afrique. Elle sera la toute première femme dans l’histoire du judo à représenter le Maroc aux Jeux Olympiques de Rio 2016. Née le 14 mai 1986 à Beaune en France, Rizlen Zouak est une judoka marocaine évoluant dans la catégorie des moins de 63 kg.

Sa passion pour le judo fut légitime depuis son enfance. Ayant un penchant pour la bagarre, ses parents ont vu judicieux de l’inscrire à l’âge de 6 ansà un sport afin de canaliser son énergie. Elle commence à pratiquer le judo à Beaune, sa ville natale, un sport qui deviendra sa passion et même plus : sa raison d’être.

À 14 ans, elle a connu une nouvelle expérience en intégrant le programme de sport-étude, loin de sa famille à laquelle, elle doit beaucoup. Elle ne manque pas de préciser : « Mon père a beaucoup travaillé pour me payer le sport et les études. Sans ma famille, je n’aurais pas pu faire tous ça. Ils ont était toujours là pour me soutenir, mes deux frères et ma sœur le sont aussi. Ils constituent un grand soutien pour ma force… ».

Très douée, elle sort toujours victorieuse dans ses comptions. Elle a intégré l’équipe de France à son âge de cadette, avant d’être junior. Elle devient titulaire au pôle France de Strasbourg de 2002-2004 et puis l’équipe de France senior de 2005 à 2011.

Le Maroc, un choix du cœur

Après un parcours typiquement français, Rizlen Zouak se sentait incomplète, son désir de combat et de challenge ne suffisait pas, elle visait l’excellence, devenir la championne, la numéro une, ce qu’elle ne pouvait pas atteindre au sein de l’équipe français. « J’ai été sollicité maintes fois en équipe de France mais je n’ai jamais été la numéro une. »

Ainsi, en 2011, l’idée de jouer dans une équipe marocaine commence à prendre forme, grâce à l’encouragement de son père. Ce qui est une fierté pour elle qui a fait un premier contact mais pas des moindres avec Adil Belgaid, ancien champion marocain de Judo et directeur technique duMouloudia Sala Al Jadida. « Adil représente un atout indispensable dans ma carrière au Maroc. Je le connais depuis mes 17 ans, il était là depuis le début, je lui dois tout », nous a confié Rizlen. Puis, elle n’hésitera pas à intégrer son équipe en avril 2011, date à laquelle elle va entamer un nouveau départ en confirmant : « Je suis parti de zéros dans leranking mondial et j’ai réussi à me qualifier en 10 mois avec le quota continental. » Elle continue avec passion : « Mon rêve depuis mon enfance était de faire les Jeux olympiques. J’airéalisé mon rêve en 2012. Oui, je suis devenue la première femme dans l’histoire du judo marocain à être qualifiée aux JO. »

Blessures : un risque mais jamais un frein

Battante, Rizlen Zouak ne cède pas ces blessures, particulièrement cette année, alors qu’elle se prépare pour être parmi les qualifiés aux JO. Année qu’elle a qualifié de très dure à cause de ses blessure, elle m’explique « Cette année, j’ai eu une année dur pour cause de mes blessures. En fin avril, j’apprends que j’ai une hernie au cervical et j’ai décidé de prendre le risque de pas faire les tournois et de ne plus être dans les 14 et prendre le quota continental».

Montrant du doigt les risques que les athlètes peuvent subir,se souvenant ainsi de son hospitalisation en 2006, Rizlen continue : « j’ai eu un gros problème de santé, une intoxication alimentaire à cause du staphylocoque(bactéries responsables d’infections et de maladies. Très contagieuse, son traitement est extrêmement difficile), j’ai été hospitalisée pendant plus d’un mois j’ai failli mourir, j’avais perdu 11 kilos. Mais grâce à mes parents qui m’ont toujours donné la force de me battre et d’aller au bout de mes rêves, je me suis battue, je n’ai rien lâché. Ainsi, j’ai repris tout mon poids. Je me suis dit que quoiqu’il arrive, je serai fière de moi, je me bâterai jusqu’àbout.

L’entrainement au quotidien

Le judo nécessite de l’implication tant au niveau du combat qu’au niveau technique, ce qui rend importante l’implication d’une judokate ou d’un judoka. Ce qui nécessite des entraînements et la préparation en force. Rizlen Zouak ne fait pas l’exception, elle confirme le suivi d’un programme sévère tout au long de l’année : « On s’entraîne dur jusqu’à 4h par jours. Avec en plus le régime alimentaire et les compétitions, je perds 5 à 6 kilos.» Poursuivant sa phrase avec une note d’humeur : « ça fait 14 ans que je pèse -63 kg, c’est très rare…»

A deux mois des jeux olympiques de Rio 2016, Rislen est aujourd’hui en stage en Croatie, ensuite elle se rendra en Espagne, début juillet. En parallèle, elle fait ses préparatifs à sa salle le MMA Factory et aussi avec son club Français RSC Montreuil afin de faire la technique sur la base des profils de fille qui seront aux jeux.

Enfin, Rislen ne manquera pas de remercier toutes les personnes qui la suivent sur les réseaux sociaux et qui lui donnent la force de se battre, sans oublier son père auquel elle ne manque pas un instant sans évoquer son soutien à elle. Ceci sans oublier l’effort fourni par la Fédération royalemarocaine du judo qui veille à la participation des judokas aux grandes compétitions mondiales.

La judokate est face à un grand challenge de sa carrière, avec l’espoir de remporter une médaille d’or ou une place sur le podium des JO de Rio. En la concrétisation de son rêve, Rizlen garde les pieds sur terre tout en continuant sa préparation dans le sérieux. Elle soulignera que : « Le judo est un sport où il faut être fort, on ne sait pas à l’avance ce qu’il va arriver, je vais tout donner, me battre pour aller le plus loin possible… », conclut cette judokate qui mérite mieux…

Nawal Ansar

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