Interventions du PPS aux débats sur la politique générale du gouvernement
Lablak: «Absence d’une vision politique»
La présidente du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme(GPPS) à la Chambre des représentants, parti qui a choisi récemment de ne pas participer à l’actuel gouvernement remanié et de se positionner dans l’opposition, a fait état, lors de la séance plénière du lundi 28 octobre, consacrée à la politique générale, de l’absence d’une vision politique qui encadre l’action de ce gouvernement, à la suite du large remaniement qu’il a connu.
Ripostant au discours du chef du gouvernement relatif au sujet, Aicha Lablak a indiqué que l’allocution qu’il a prononcée «ne donne pas des signaux forts que des réformes seront menées, sachant que les motifs et les raisons de ce remaniement ont été explicités dans les derniers discours royaux qui se sont arrêtés sur l’ampleur des dysfonctionnements et des grands manquements dont souffre notre pays».
Selon la députée, le chef du gouvernement devait présenter, devant le parlement et l’opinion publique nationale, une déclaration politique et programmatique, comme l’y habilite l’article 68 de la Constitution. Chose qu’il n’a pas faite, a-t-elle précisé, tout en soutenant que «ce large remaniement gouvernemental et le retrait du Parti du progrès et du socialisme constituent un événement national important qui requiert une telle action». Elle a mis en relief, aussi, la nécessité d’une révision de la classification des priorités du gouvernement pour répondre aux nombreux appels répétés émis par différentes forces sociétales et aux préoccupations exprimées par le PPS durant les deux dernières années.
Le Parti du progrès et du socialisme souligne en effet que le modèle de développement s’est essoufflé tout en appelant à insuffler un nouveau souffle démocratique et de développement dans la vie publique nationale et à présenter des réponses pratiques et urgentes à même de faire face aux aspects d’inquiétude et de tension que cristallisent les mouvements de protestation dans différentes régions du pays.
Elle a interpellé, dans ce cadre, le chef du gouvernement sur les réponses qu’il compte donner aux cris des milliers voire des centaines de milliers de jeunes qui réclament de l’emploi et la vie dans la dignité.
Elle l’a interpellé aussi sur sa réaction à la suite de la faillite de quelque 5000 petites entreprises cette année jusqu’au mois d’octobre.
Elle lui a adressé d’autres questions relatives :
– aux marches de la soif à Zagoura et Tinghir
– aux différentes formes d’humiliation et de maltraitance que subissent des centaines de femmes dans les points de passage frontaliers de Sebta pour une bouchée de pain, après le décès de dizaines d’autres femmes à Essaouira pour peu de farine, sucre et huile.
– à la poursuite de l’émigration clandestine de jeunes et d’enfants qui préfèrent prendre les embarcations de la mort à la recherche d’une vie digne.
– Ou encore à la multiplication des actes de violences, de viols, d’agressions et d’insécurité dans l’espace public.
Elle l’a également interrogé sur les mesures que le gouvernement va prendre pour combattre la prévarication et la corruption, éliminer l’économie de rente et rendre justice aux enfants de Jerada et de toutes les régions reculées et marginalisées, ainsi que pour promouvoir et garantir le respect des droits de l’homme et des libertés individuelles et collectives.
La présidente du GPPS a également réaffirmé que le PPS a choisi en toute liberté et souveraineté d’exercer une opposition progressiste et responsable dans le but de ressusciter un esprit d’espoir et de confiance dans tout ce qui est partisan et politique, condition sine qua non à toute œuvre réformiste.
M’Barek Tafsi
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Benchekroun: Climat des affaires, persistance de la précarité et aucun impact positif sur le nombre de chômeurs
L’amélioration du climat des affaires dans le pays est le fruit de l’œuvre réalisée par toutes les équipes qui se sont succédée depuis le gouvernement de l’alternance consensuelle en 1998 auquel le Parti du progrès et du socialisme participait, a indiqué le député Krimi Jamal Benchekroun, membre du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme à la Chambre des Représentants.
Intervenant lors de la séance mensuelle consacrée aux questions sur la politique générale du lundi 28 octobre, le député a fait observer que cette amélioration du climat des affaires n’empêche pas de s’interroger sur son impact ou non sur la vie quotidienne des citoyens ainsi que sur le nombre inquiétant des chômeurs dans le pays. Il a également rappelé que cela n’empêche pas non plus la persistance de la pauvreté et de la précarité au sein de la société et l’exacerbation des disparités entre les classes sociales outre la dégringolade de la classe moyenne au rang des classes vulnérables.
La détérioration de la situation générale trouve aussi son écho dans les salaires et les disparités sociales et structurelles de plus en plus criardes, a-t-il ajouté, rappelant que la situation continue d’être marquée par d’autres phénomènes inquiétants : prévarication, corruption, clientélisme, d’autant plus que la réforme de l’administration n’a pas eu lieu.
Quant aux modestes taux de croissance du pays, ils stagnent toujours, en dépit des classifications de l’économie nationale et des observations positives des institutions et organismes internationaux, a-t-il noté.
Tout ce qui est avancé par ces institutions n’empêche pas que le pays s’endette de plus en plus et que son déficit commercial est appelé à se creuser davantage.
Il a fait remarquer dans le même ordre d’idées que les banques nationales sont appelées à faire preuve de solidarité et à s’impliquer davantage dans le soutien et l’accompagnement des petites, toutes petites et moyennes entreprises dans le but de booster l’économie nationale et le marché d’emploi, tout en appelant à une évaluation de l’investissement public pour en saisir l’impact et le rendement et en déterminer les perspectives, sans oublier de lutter contre la fuite des capitaux et des cerveaux.
M’Barek Tafsi