Sécurité, sérénité, développement et rayonnement de la Métropole

nomination. Après des réunions marathoniennes avec les élus du Grand Casablanca, les associations locales de la société civile…, Khalid Safir a rencontré vendredi dernier les agents d’autorité (police, forces auxiliaires, douanes, protection civile…).  Une feuille de route pour la remise à niveau sécuritaire de la ville de Casablanca et son développement a été établie à cette occasion.
Sécurité
Concernant la sécurité et la lutte contre la criminalité, la sécurisation des points névralgiques de la capitale économique est considérée comme une priorité, du fait que c’est la condition sine qua non pour l’encouragement de l’investissement, et donc du développement du tourisme et de l’économie.  Il en de même de la sécurité autour des établissements scolaires et particulièrement la lutte contre les viles pratiques comme l’écoulement de la drogue, le vol, le viol… qui empêchent ces établissements de travailler dans la sérénité pour mener à bien leurs missions d’éducation et de formation. Sans omettre la lutte contre les psychotropes, il doit aussi être mis fin à un autre point noir, qui s’est démultiplié ces derniers temps à Casablanca, à savoir celui des cafés et lieux illégaux où on s’adonne aux jeux de hasard de façon anarchique.
Sérénité
Pour mieux protéger la sérénité des citoyens, il sera procédé au respect des horaires légaux de fermetures des commerces, de lutte contre la mendicité et du vagabondage des malades mentaux, sans oublier une meilleure organisation de la circulation urbaine, en vue de mettre fin à l’hécatombe des accidents de la circulation.
Urbanisme
Par ailleurs, une lutte sans merci sera opposée aux constructions illégales, et ce afin de préserver le cachet urbanistique et esthétique de la ville et assurer le respect de l’ordre public. Pour ce faire, tous les gouvernorats et provinces de la région seront dotés d’une carte satellitaire mensuelle pour mettre à nu et sanctionner toutes les violations en matière d’urbanisme.
Espace public
La nouvelle feuille de route sécuritaire a consacré un point à l’espace et les propriétés publics et  a décidé d’activer la circulaire du ministre de l’Intérieur relative au respect de l’espace public, en vue de mieux faire face à l’occupation illégale de ce dernier.
Combattre l’informel
Le cinquième volet de la feuille de route a porté sur la lutte contre certaines pratiques qui dénaturent le tissu urbain comme le manque de propreté, la démultiplication des animaux divagants et les carrosses, mais aussi  l’abattage et les marchés de légumes clandestins qui alimentent le marché informel.
Coordination
Pour mieux remplir toutes ces missions, il a été décidé de coordonner entre les différents acteurs interagissant sur le territoire du Grand Casablanca, à travers l’échange d’informations et ce afin de mieux assurer la sécurité des Casablancais, surtout en matière de fléaux comme les incendies ou les inondations.
INDH
Une attention particulière a été accordée à l’Initiative nationale de développement humain (INDH), un chantier royal ambitieux et qui contribue au développement de la ville de Casablanca, et dont le suivi et la mise en œuvre doivent doit être assurés de très près.
Politique participative
Pour garantir la réussite de cette feuille de route, les divers intervenants sont appelés à opter pour une politique participative, basée sur le dialogue et l’écoute des citoyens, l’anticipation et la réactivité, et, enfin, le recours à la «pire des décisions», qui est celle de la sanction.

Point de mire
Spéculation immobilière

C’est un fait. Des spéculateurs immobiliers ont réussi à faire main basse sur la ville de Casablanca, depuis belle lurette. Et ils ont toujours été à la taille de cette grande métropole mouvementée. Depuis l’ère de l’urbaniste Ecochard, (1945-1953), jusqu’au début du vingt-et-unième siècle, aucun Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) n’a été respecté. Ecochard avait proposé un plan d’aménagement qui tenait compte de la croissance désordonnée de la ville. Ce plan prévoyait l’extension de la ville sur l’axe Casablanca-Mohammedia pour former un ensemble urbain, relié par un tissu industriel. Cette vision avait aussi pour but de préserver les terres agricoles à l’est de la ville. Mais, finalement, c’est pratiquement le contraire qui s’est produit. La brique a bouffé les terres agricoles, asphyxiant les poumons verts de la ville. En 1984, l’agence urbaine de Casablanca vit le jour et mis en place un schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme pour une vingtaine d’années. Le sort de ce fameux schéma n’a pas été différent de celui d’Ecochard. Environ 80% des projets, (équipements, infrastructures, services publics, etc), prévus par ce schéma n’ont pas été réalisés. Pis encore, ce schéma est arrivé à échéance au début de ce millénaire et la porte a été grandement ouverte à la formule des «dérogations», sans aucun respect de la circulaire ministérielle qui l’a instaurée dans le but de promouvoir l’économie de la ville et l’emploi. Une aubaine pour les spéculateurs immobiliers. Ainsi, des immeubles de plusieurs étages ont été bâtis dans des zones où les plans d’aménagements, outils d’exécution du défunt schéma directeur, prévoyaient des R+3. Pis encore, des lotissements ont émergé au milieu des terres agricoles. A Bouskoura, à Nouaceur ou encore à Médiouna des élus ayant tiré profit de cette formule ont pratiquement mis la main sur cette zone. Et les prix du M2 ont flambé. Le trafic d’influence et le délit d’initié sous toutes leurs formes. Voilà comment des élus agissent et manœuvrent au moment où les plus hautes sphères de l’Etat interviennent pour assurer à Casablanca une réelle transformation digne des grandes métropoles. Et les habitants de la ville suivent avec angoisse cet état de choses. Impitoyable.
B.A
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