Seddiki: «le dialogue social renforce la compétitivité de l’entreprise»

La réalisation du dialogue social est la panacée pour le renforcement de la compétitivité de l’entreprise ainsi que la cohésion sociale. Mais l’entreprise doit bénéficier de tous les moyens nécessaires pour réaliser ce projet. Ce débat  que nous avons enclenché depuis longtemps se poursuivra dans les jours qui viennent. Nous l’avons déjà entamé de façon informelle. Nous le formaliserons dans les tout prochains jours», a déclaré Abdeslam Seddiki, ministre de l’Emploi et des affaires sociales au cours du 1er symposium CGEM-Observatoire social international (OSI) tenu vendredi à Casablanca sur le dialogue social et la médiation en tant que leviers de compétitivité de l’entreprise.
C’est un secret de polichinelle pour les entreprises marocaines. Le progrès économique, indispensable à l’entreprise, ne peut faire son chemin tout seul. Il a besoin d’être accompagné du dialogue social, surtout dans un contexte où l’économie marocaine connait des mutations et l’avenir de l’entreprise est en jeu. Le dialogue social et la médiation ne sont plus une option, mais plutôt une nécessité pour garantir aux entreprises marocaines une pérennité. «La performance économique est impossible sans performance sociale. Tout projet industriel doit s’accompagner d’un pacte social basé sur la confiance», a affirmé Muriel Morin, présidente de l’OSI.
Pourtant, malgré les exigences du marché mondial, le dialogue social pour de nombreuses entreprises marocaines demeure encore à l’état embryonnaire. Et pour cause, ce véritable levier de compétitivité des entreprises fait face à de nombreux écueils, notamment le manque de financement des médiateurs, les défis relatifs à la régionalisation avancée et le problème de représentativité des syndicats, qui pour la plupart sont rattachés aux partis politiques et faillissent ainsi à la mission qui leur échoit : défendre les droits des salariés, comme l’ont déploré de nombreux participants au cours du premier panel de ce symposium. Quoique des fondements juridiques favorisant le dialogue social existent, en l’occurrence le code du travail, la réalité du terrain est tout autre, puisque le non-respect de ce cadre juridique est la règle.
En dépit de ce tableau tout sombre, il ne faut pas céder au défaitisme, surtout quand on sait qu’en France où la pratique de la médiation en entreprise date de plusieurs années, moins de 2% des cas de conflits sont résolus par ce biais, selon Joseph Maïla, directeur de l’institut de recherche et d’enseignement sur la négociation. Au Maroc, près de 250 à 300 conflits par an sont résolus par le biais de la médiation, d’après des chiffres avancés par Hassan Alami, président du directoire du centre Euro Med de médiation et d’arbitrage. Pour plus d’efficacité, il  faudra renforcer le modèle du dialogue social et de la médiation au Maroc. Ce qui consistera à travailler, non sous l’effet de mode, ni à copier les expériences occidentales, mais à créer des modèles de médiation et de dialogue social propres au contexte marocain tout en s’inspirant des expériences d’ailleurs.

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