Silence… les jeunes lisent !

marquantes  en 2013, et faisant la promotion de la lecture: flash mob de lecture. La clôture en beauté des activités artistiques et culturelles du Club conscience estudiantine s’est déroulée à la faculté des sciences Ain Chock de Casablanca. Pour ce faire, plusieurs lieux ont été le théâtre de cette activité, notamment la place des Nations unis, la place Mohammed V, la place Nevada, le boulevard Hassan II, Tramway et un café au centre ville.
D’où vient l’idée du Flash mob de lecture? Un Flash mob de lecture a été conçu par le groupe des étudiants de la faculté des sciences Ain Chock de Casablanca membres du club conscience estudiantine (CCE). Comme le nom de ce groupe l’indique, ces jeunes amoureux du livre et de la lecture œuvrent  pour la promotion de la lecture dans une ville, Casablanca, où le commercial règne sur le culturel. C’était au centre de la place Nations unies que ces jeunes ont construit un cercle en lisant sous les rayons d’un soleil hivernal et les regards curieux  des passants. «Tant mieux, ce geste va enlever la poussière des yeux d’une société où la lecture dans l’espace public est considérée comme honte», nous déclare un passant. D’où vient, alors, l’idée du Flash mob de lecture? Yassir Bachour, étudiant et membre du club organisateur de l’événement, «estime que l’idée d’organiser un tel flash mob s’inscrit dans le cadre du rayonnement de l’activité auprès des citoyens».  «C’est la dernière activité dans l’espace public pour le premier semestre qui coïncidera avec les examens de fin de semestre», a-t-il dit. En effet, «c’est une activité différente de celles qu’on a déjà organisées : on est arrivé à la 14e.  Donc, il est temps de laisser une belle image, mais aussi  une profonde impression chez les citoyens, y compris les jeunes. Le mois de janvier sera un peu particulier pour nos activités», a-t-il conclu.
Il est légitime de dire que par la volonté de cette jeunesse lectrice, par cette activité dans plusieurs espaces publics casablancais, les espaces de ville ont été rehabilités, alors qu’ils étaient jusqu’ici l’apanage des seuls vagabonds et clochards. Ajoutons que le nombre des activités de lectures se multiplient, on y trouve certaines à Ben Msik, Mohammedia, Séfrou, Rabat, Agadir, Oujda, Kenitra et bien d’autres villes.

Lecture au café… déguster un livre…

Lire un livre au café, cela rappelle les des cafés littéraires, là où les grands intellectuels et savants débattraient  autour des grands sujets scientifiques, philosophiques et littéraires. La belle époque !  Aujourd’hui, ils sont très rares ceux et celles  qui lisent dans des coins pareils. Pis encore, la majorité des jeunes passent aujourd’hui des heures et des heures à regarder des matchs de foot, fumant des cigarettes et abordant des sujets futiles.
Après le Flash mob de la place des Nations unies, une centaine de jeunes, livres à la main, se sont donné rendez-vous dans un café célèbre de la place pour donner un exemple de bonne pratique culturelle. Quelques minutes plus tard, chaque personne s’installe à sa table et  commence à déguster son livre. Des titres différents, les types aussi. Dix minutes ont été, sans doute, suffisantes pour véhiculer un message aussi noble : les cafés sont faits également  pour la lecture et l’échange culturel ! Ce geste vise, selon ses initiateurs, à sensibiliser les Casablancais pour qu’ils reprennent cette  habitude de lire dans l’espace public.
Il faut déplorer les tentatives d’interdire cette initiative sous prétexte d’ouupation illégale de l’espace public (sic !). Une interdiction qui a vivement interpellé plusieurs défendeurs de la liberté individuelle. C’est dans ce cadre qu’Abdellatif Ouammou, conseiller PPS à la deuxième Chambre, a dénoncé l’interdiction des activités invitant à la lecture dans l’espace public. «Ces activités, a-t-il indiqué dans son intervention au parlement, sont des initiatives civiles dont les initiateurs sont des jeunes et qui ont   été mal comprises par les autorités. Il faudrait  aider ce type activités culturelles par  tous les acteurs et concernés» a-t-il dit.

Et si nous feuilletons  un roman dans le tramway…

Un an déjà, les boulevards de  la ville blanche ont été  agrémentés par un nouveau moyen de transport : le tramway.  Un outil reflétant l’aspect moderne d’une  belle «jungle» qui se modernise jour après jour.  Certes, comme l’indique l’historien marocain  Abdallah Laroui, il existe une différence  entre la modernité et le modernisme.  La modernité est un état d’esprit et un art de vivre. La lecture dans le tramway, estiment toujours les jeunes lecteurs, est un acte citoyen mettant en avant une société moderne dans son immanence que dans son apparence. Il suffit de feuilleter un roman, un journal… durant ce petit voyage avant d’arriver à destination.  « Je jouis de ce plaisir, nous raconte Yassine, jeune fonctionnaire, de  lire un journal dans le tramway. Pour moi,  c’est habitude quotidienne et je souhaite que tous les citoyens, et plus particulièrement les jeunes, s’habituent à pratiquer ce rite dans cet endroit». Une question d’habitude qui viendra avec le temps !

 
Pour une société  lectrice …

Le nombre des lectures organisées ces deux dernières années reflète une bonne volonté chez les jeunes de contribuer à la construction d’un Maroc cultivé et une société lectrice.   
Pour Youssra, 21 ans, étudiante en 2e année biologie, le livre doit être intégré dans notre société afin de réaliser tout développement économique, social et culturel.  
De son côté, Yassin Wahsis, étudiant en économie, estime : «cette heure de lecture a eu beaucoup de retombées positives sur ma vie personnelle et mon parcours d’étudiante. Elle  nous a offert cette capacité de communiquer, échanger  et débattre sur plusieurs questions relatives notamment à la jeunesse.»  
La lecture est un pain quotidien, un rite sacré et un  devoir citoyen. Effectivement, une société qui ne lit pas, n’avance pas. La lecture donne un sens à notre existence. Elle œuvre, en fait, pour la recherche des nouveaux horizons d’une vie meilleure. L’acte de lire est une jouissance de ce plaisir  d’exister. Essayons alors !

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