Sommet Russie-Ukraine : un résultat mitigé…

De l’avis du président français Emmanuel Macron, le conflit qui sévit dans l’est de l’Ukraine entre des séparatistes pro-russes et le gouvernement de Kiev et qui a fait plus de 13.000 morts en six années serait «une blessure ouverte au cœur du continent européen» qu’il s’agit de «fermer» dans les meilleurs délais possibles.

Raison pour laquelle, après l’échec d’une précédente rencontre «au format normandie» qui avait réuni en Octobre 2016 les dirigeants ukrainien, russe, français et allemand au titre de la recherche de la paix dans l’Est de l’Ukraine, le président français, déplorant le fait que la guerre dans le Donbass continue à faire rage et à faire tomber des victimes civiles, a décidé de réunir, sous son égide, ce 9 décembre à l’Elysée, les président russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky  en présence de la chancelière allemande Angela Merkel.

Parmi les «objectifs réalistes » qui ont été retenus lors de cette réunion et qui avaient été prévues par les accords de Minsk de 2015 à l’effet de permettre à Moscou et à Kiev de sortir du bourbier de cette guerre dans laquelle 80.000 hommes lourdement armés se font face le long d’une ligne de front de 500 kilomètres figure un cessez-le-feu intégral avant la fin de l’année, un élargissement du mandat de l’OSCE chargée de veiller au respect de la trêve, la libération de tous les prisonniers avec un échange de «tous contre tous», la réactualisation du plan de déminage et, enfin, la création de nouveaux points de passage pour les populations civiles et de trois zones de désengagement des forces armées le long de la ligne de front.

Aussi, pendant la conférence de presse qui s’est tenue à l’issue de cette rencontre au sommet qui s’est poursuivie durant plusieurs heures et au cours de laquelle MM. Poutine et Zelensky ont eu un entretien en tête-à-tête d’une dizaine de minutes, les deux hommes se sont félicités du «dégel» et de la «reprise du dialogue» et le président russe s’est même dit «très content» de son entretien avec son homologue ukrainien.

Et si, pour la chancelière allemande, les pourparlers de Paris «sont un succès», le président français a annoncé qu’une réunion similaire aura lieu dans quatre mois alors que le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a tenu à préciser que cette rencontre pourrait avoir lieu à Berlin.

Mais si ce 9 décembre à l’Elysée, les questions humanitaires et militaires ont trouvé un dénouement, il n’en va pas de même de celles afférentes au contrôle de la frontière orientale par l’Ukraine et au désarmement des séparatistes; deux questions d’une extrême importance dont l’examen a été repoussé au sommet qui se tiendra dans quatre mois.

Enfin, s’il est permis de dire que cette rencontre parisienne a donné lieu à des «avancées tangibles» qui ont permis au président français de se réjouir en insistant sur «la dynamique enclenchée», force est de reconnaître, par ailleurs, que la «solution miracle» tarde encore à venir. Alors attendons pour voir…

Nabil Bousaadi

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