Timide relance et pessimisme des catégories sociales vulnérables

d’Espagne explique que la croissance de 0,1% du Produit intérieur brut (PIB) au 3e trimestre s’appuie particulièrement sur le bon comportement du secteur des explorations qui a progressé de 0,4% et la baisse modérée de l’emploi de 0,1% contre un taux interannuel de baisse de 3,1%.
D’autres indicateurs interviennent pour rappeler que le pays n’a pas encore gagné la bataille de redressement économique. Ce sont surtout les retraités, les travailleurs actifs et le ménages qui continuent de payer la facture de la récession.
C’est le secrétaire d’Etat à l’économie, Fernando Jiménez Latorre, qui l’a indirectement reconnu, il y a une semaine estimant que l’Espagne a devant elle un «long chemin à parcourir»  en dépit de la récupération qui commence à se noter dans l’économie réelle.
La réponse est venue de la centrale syndicale Commissions ouvrières (CC.OO) qui met en garde contre le fait que les retraités espagnols perdront entre 16 et 28% de leur pouvoir d’achat avec la réforme des systèmes de retraite recommandé par l’Union européenne. Les futurs retraités et les neuf millions actuels vont souffrir des conséquences négatives de cette reforme selon les calculs des CC.OO. Dans les 15 prochaines années, 54% des pensions seront inferieures au salaire minimum interprofessionnel. «La pension moyenne en Espagne, signale le responsable de la Fédération des personnes touchant une pension et retraités des CC.OO, Julian Gutierrez, est de 856 euros alors que l’allocation veuvage que touchent 2,3 millions de personnes est de 617 euros mensuels». Ceci intervient au moment où en Espagne 28% des ménages survivent grâce à une pension. Dans 670.000 de ces ménages, au sein desquels vivent 1,4 million de personnes, aucun de leurs membres n’a de revenu, comme l’avait révélé la dernière Enquête sur la population active (EPA), du 3e trimestre. Il est nécessaire, recommande le secrétaire de la confédéreration de la Protection sociale des CC.OO, Carlos Bravo, de mettre en place une «rente minimale garantie».
Autre élément à prendre en considération dans l’analyse des effets de la crise en Espagne, celui relatif à la situation des travailleurs actifs dont 4,2 millions d’entre sont couverts par des Conventions collectives enregistrées en octobre, selon des statistiques rendues publiques, lundi, par le ministère de l’Emploi et la Sécurité sociale. Au moins, 1.270.000 de travailleurs ont accepté le gel de leurs salaires (0% de variation salariale) alors que 13.142 autres une réduction de leurs émoluments durant les prochaines années avec une baisse moyenne de 3,3%.
Poursuivant son plan d’austérité et de correction des déséquilibres budgétaires, le gouvernement espagnol a surpris la communauté des étudiants par la réduction de la bourse Erasmus, accordée comme aide complémentaire à ceux qui passent la dernière année de leurs études dans une université d’un pays européen. Le ministère de l’Education a ainsi décidé de supprimer l’aide additionnelle s’élevant (au maximum) à 150 euros par mois qui s’ajoutent aux 111 euros accordés par l’Organisme autonome des programmes éducatifs européens. Cette mesure a été rejetée immédiatement par les étudiants sortis dans les rues pour manifester contre la politique éducative du gouvernement  et la diminution des prestations accordées aux universitaires.
Les effets de la crise se ressentent aussi dans le budget des ménages dont une bonne partie a renoncé au recours à des prêts. La  dette de ces ménages a chuté de 4,5% en septembre pour se situer à 789,045 milliards d’euros (contre 840,8 milliards d’euros  il y a un an). Selon la Banque d’Espagne, cette régression est due au recul des prêts hypothécaires pendant le 9e mois de l’année en cours.
Parallèlement, l’Institut espagnol de la statistique (INE) révèle dans un récent baromètre d’opinion que la confiance du consommateur espagnol a baissé de 4,5% en octobre dernier par rapport au même mois de l’exercice précédent.
Ce sont des éléments qui aident à comprendre une économie en phase de récupération mais aussi une conjoncture encore difficile à supporter par les classes vulnérables, dont les chômeurs et les retraités.

Top