Un nouveau plan d’action de prise en charge des toxicomanes sera prochainement lancé. C’est ce qu’a affirmé le ministre de la Santé, Anas Doukkali, lors d’une journée d’étude organisée par l’Association de lutte contre le Sida en collaboration avec le CNDH et la chambre des conseillers, hier à Rabat.
Une rencontre qui coïncide avec la journée mondiale contre la drogue célébrée chaque année le 26 juin. L’adoption d’un nouveau dispositif de prise en charge des toxicomanes n’est plus un choix, surtout que le nombre d’usagers de drogues augmente. Les dernières statistiques disponibles montrent que le taux de consommation de drogues avoisine les 4,1%, soit un total de 800.000 personnes. Le cannabis reste la drogue illicite la plus consommée à hauteur de 3,9%. Il est donc près de deux fois plus courant que l’alcool (2%) et quatre fois plus que les psychotropes (0,18%).
Le département de la Santé mise sur ce nouveau plan pour lutter contre la consommation de ces drogues. Selon le ministre, cette feuille de route prévoit des mesures préventives ciblant toute la population et plus particulièrement les catégories vulnérables.
Les actions déployées à ce jour pour lutter contre la consommation de drogues et renforcer la prise en charge des addictions restent insuffisantes. Les 12 centres spécialisés dans le traitement de la toxicomanie n’ont accueilli que 27.620 consommateurs de drogues alors que le total des usagers de drogues s’élève à 800.000. Le ministre de la Santé, qui a mis en avant les actions entreprises dans ce domaine, a également fait savoir que le programme de traitement par la méthadone a bénéficié à 1.629 personnes. Le ministre rappelle aussi que ce dispositif a été étendu aux détenus depuis 2014.
Cependant, des efforts restent à faire au niveau de la formation des ressources humaines. Le Maroc compte à peine 16 médecins spécialistes de la toxicomanie et 41 infirmiers. La tutelle s’engage à y remédier à travers son nouveau plan d’action. En effet, le ministère s’engage à renforcer les capacités des ressources humaines œuvrant dans ce domaine. Au programme également : la lutte contre les préjugés qui, souvent, n’encouragent pas les usagers de drogues à s’adresser aux centres de traitement.
Hajar Benezha