Une approche participative s’impose

«L’élaboration des lois organiques, qui complètent la Constitution, doit être menée dans le cadre d’une approche participative, notamment à travers l’élargissement du rôle des différents acteurs institutionnels et civils», a mis en exergue Nadir El Moumni, professeur des sciences politiques, lors d’une conférence organisée par l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) sur la consécration du caractère officiel de la langue amazighe.
«Il importe de tirer profit du bilan accumulé par l’IRCAM en tant qu’acteur historique en matière de protection et de promotion de la culture et de la langue amazighes», a-t-il souligné lors de cette conférence portant sur la contribution de l’IRCAM à l’élaboration de ladite loi organique.
Pour sa part, le professeur de droit administratif, Abdelahad Fassi Fihri, s’est attardé sur les différentes formes que peut prendre le Conseil national des langues et de la culture marocaine (instance consultative, décisionnelle ou d’orientation), mettant en avant le rôle central que joue cette instance en matière de mise en place de la politique culturelle globale.
Les travaux de cette conférence ont été également marqués par une présentation portant sur «les propositions de l’IRCAM en matière de consécration du caractère officiel de la langue amazighe à la lumière de la constitution».
Abdeslam El Khalafi, professeur chercheur à l’IRCAM, a, pour sa part, mis en exergue la nécessité de prendre en compte et de perfectionner les réalisations et acquis en la matière au niveau des politiques générales, notamment celles relatives à des secteurs prioritaires comme l’enseignement, la presse, la culture et les droits linguistiques et culturels.
M. El Khalafi a appelé, dans ce sens, à adopter une approche linguistique et culturelle nationale équilibrée, basée sur l’égalité et l’équité, et à formuler un plan stratégique dans l’objectif de concrétiser le caractère officiel de la langue amazighe.

Le prix honorifique 2012 de la culture amazighe décerné
à Me. Hassan Idbelkacem

Le vendredi, l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) a remis le prix honorifique de la culture amazighe au titre de l’année 2012 à l’avocat Hassan Idbelkacem, l’une des figures marquantes du mouvement amazigh et ancien membre du conseil d’administration de l’IRCAM.
La cérémonie de remise des prix de la culture amazighe a été organisée au siège de l’IRCAM, en commémoration du discours Royal d’Ajdir (2001), afin de promouvoir la culture amazighe dans ses multiples expressions, par l’encouragement de ses prometteurs et de ses créateurs.
Le prix de la recherche a par ailleurs été remis à Ahmed Skounti pour son livre en français «Le sang et le sol: Nomadisme et Sédentarisation au Maroc», tandis que le prix de la création littéraire amazighe a été attribué à Abdelkrim El Kadi pour un recueil de poésie et Mohamed Ouhammou pour un recueil de nouvelles.
Rachid Najib, un formateur des formateurs à Guelmim-Essmara, et Abderrahmane Baida, professeur de l’enseignement primaire à Ouarzazate ont, quant à eux, reçu le prix national de l’éducation et de l’enseignement, alors que le prix de l’information et de la communication audiovisuelle a été décerné ex aequo à Samir Elmoqaddem (Télévision) et Widad Adrdag (Radio).
Le prix national du manuscrit a été remis à Fouad Mahdaoui et le prix des Arts au groupe Tifyour (Chanson moderne) et Yahya Bouqdir (Danse collective traditionnelle).
Par ailleurs, l’IRCAM a organisé vendredi une conférence de presse dans laquelle a été dressé le bilan de son action douze ans après sa création, ainsi que les perspectives de son travail dans le cadre de la nouvelle Constitution du Royaume.
Le recteur de l’IRCAM Ahmed Boukous a affirmé dans ce cadre, que l’élaboration des projets de lois organiques relatives à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et la création du conseil national des langues et de la culture marocaines constituent le principal enjeu à relever dans l’avenir.
«L’IRCAM contribue au processus de la mise en place du caractère officiel de l’Amazigh, à travers un dialogue engagé avec tous les partenaires institutionnels et civils concernés», a-t-il déclaré à la MAP, à cette occasion.

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