«Une envie de vivre ailleurs dans une société qui valorise l’art et la culture»

Abdelghafour Elaaziz a  fait  ses études à l’Institut Supérieur d’Art Dramatique à Rabat. Il a choisi  de quitter le Maroc à  la recherche d’une nouvelle expérience artistique et personnelle. Après la France, l’acteur et comédien a décidé de s’installer à Montréal pour y vivre et développer sa pratique artistique.

Al Bayane : Avant d’immigrer au  Canada, vous avez vécu en France. Quelles sont les raisons qui vous poussent à quitter le Maroc pour d’autres  pays?

Abdelghafour Elaaziz : Je vivais en France avant d’immigrer au Canada. J’ai choisi ce pays et précisément le Québec parce qu’il représente un carrefour de deux cultures distinctes : Européenne et Nord-américaine. Ce n’était pas une question d’Eldorado, mais une envie de vivre ailleurs et avoir la possibilité d’apprendre plus et de me baigner dans une société  qui valorise l’art et la culture.

Parlez-nous un peu de votre expérience professionnelle et personnelle au Canada. Quelles en sont les retombées sur votre pratique artistique?

Mon expérience : on immigre et on recommence à zéro. On travaille fort et essaie de ne pas lâcher.  J’ai eu l’occasion d’être sur de beaux projets. Ma vision de la pratique artistique a beaucoup évolué en comparaison de celle au Maroc. Une expérience artistique et professionnelle très enrichissante.

Dernièrement, une migration massive de plus de 40 artistes marocains aux Émirats arabes unis a suscité un débat sur la toile. Que penser de ce nouveau phénomène?

Je n’ai pas suivi le débat sur la migration des artistes aux EAU. Mais je trouve ça triste, que le Maroc n’arrive pas à profiter de ses enfants. La situation des arts et de la culture est déjà lamentable. Si on ne fait pas d’effort pour prendre soin de ses artistes et leur potentiel, quel avenir peut-on imaginer au pays?

Mohammed Nait Youssef

 

Bio-express :

Après une riche expérience artistique au Maroc, Abdelghafour Elaaziz a rejoint, en 2003, l’équipe du Théâtre National de Toulouse en France. Avec ce Théâtre, il participe à «La nuit poème Fernando Pessoa» dirigée par Jaques Nichet et Pylade de P. P. Pasolini, mise en scène par Sébastien Bournac. En 2006, il s’installe à Montréal et participe au film «Le Banquet de Sébastien Rose» et il joue dans «Truth and treason» de Rahul Varma, mise en scène par Arianna Bardesono. Il décroche par la suite d’autres rôles.

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