Une leçon à retenir

L’ancien patron du PJD refait surface, au lendemain de la démission collective du secrétariat général. Une décision qu’on avait estimée «judicieuse», au vu de la débâcle essuyée lors des élections du 8 septembre.

Quoiqu’on puisse avancer à propos de cette hécatombe qui a branlé vertement les islamistes, il sera difficile de se retenir d’avouer qu’ils concèdent, tant bien que mal, le naufrage diluvien. Tenu en «hibernation» durant toute la période de sa «mise à l’écart», l’homme fort qui tenait toujours en étouffoir, les ficelles de son  parti, resurgit au moment opportun. Un coup de maître dont il fait montre, aussi bien à la veille de la tenue des assises nationales où il débitait un propos sarcastique aux démissionnaires que pendant les plénières où il surclassa les prétendants au perchoir du parti.

En fait, il reconquiert dans les règles de la conduite interne, un poste qu’on lui eut  «ravi», juste après sa destitution de la primature. Faudrait-il vilipender cette  démarche qui pourrait sembler vicieuse à bien des égards pour reconquérir une suprématie égarée? Sans aucunement avoir l’intention de s’immiscer dans les questions partisanes qui ne concernent que leurs auteurs, il y a lieu de relever en toute loyauté, l’efficience de la manière dont le parti est parvenu à dénouer ses distorsions.

Après la secousse virulente dont il fut l’objet, d’aucuns ne pariaient un sou troué, ce ressaisissement prompt et rétablissant. Des rumeurs faisaient en effet, circuler une éventuelle scission ou une implosion dont les conséquences ne seraient que compromettantes pour ce parti fortement affecté. A contrario, on savait bien que cette entité qui s’érigeait au summum du paysage politique, avait des structures soudées en mesure de se panser les plaies les plus foudroyantes et s’en remettre le plus tôt possible. Il faudrait bien se rendre à l’évidence ; la prestation que vient montrer le parti de la lampe devrait servir de leçon pour la pratique démocratique dans notre pays.

On pourrait toujours être en désaccord sur les idées et les manières de tel ou tel parti, mais il est formellement exclu de verser dans l’exclusivisme béat, si on prétend adopter et défendre le principe démocratique. C’est à partir du moment où on est conscient que tous sont égaux devant les lois, qu’on pourrait avoir une démocratie politique saine où on n’a ni le droit de diaboliser les uns ni choyer les autres. Montesquieu, l’illustre penseur français des Lumières, disait un jour à ce propos : «L’amour de la démocratie est celui de l’égalité!».   

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