Vladimir Poutine reçoit Bachar al-Assad

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

Les télévisions du monde entier ont passé, en boucle, les images y afférentes tant l’évènement est important… Ce mercredi, près de dix-huit mois après leur précédente rencontre, dans la capitale russe, les présidents russe Vladimir Poutine et syrien Bachar al-Assad, désormais considérés comme étant les deux « bêtes noires » du monde occidental, se sont retrouvés à Moscou.

Intervenant douze années après les premières manifestations contre le régime du président syrien qui ont fait basculer le pays dans une sanglante guerre civile, cette visite a pour objectif, selon un communiqué du Kremlin, de permettre aux deux dirigeants d’aborder la question de leur coopération « dans les sphères politique, économique, commerciale et humanitaire » mais, également, militaire en ce moment où la guerre d’Ukraine continue de faire rage.

Après avoir salué, au début de cette rencontre, le « développement » des relations entre la Russie et la Syrie et les « résultats importants » auxquels ils sont parvenus dans le cadre de la « lutte contre le terrorisme international », le président Vladimir Poutine a signalé que son pays va continuer à apporter une aide humanitaire conséquente à la Syrie après le séisme qui l’a frappé le mois dernier.

En espérant, de son côté, que sa visite, à Moscou, va marquer « une nouvelle étape dans les relations syro-russes », le président Bachar al-Assad a clairement exprimé son soutien à l’offensive militaire que mène Moscou en Ukraine.

Au cours de leurs entretiens, les deux hommes ont été amenés à aborder les « perspectives du règlement coordonné de la situation en Syrie et autour du pays » et, à ce titre, à s’entretenir de l’éventualité de cette réconciliation entre Damas et Ankara que Moscou serait prête à parrainer après qu’une première réunion ait eu lieu dans la capitale russe, en décembre dernier, à Moscou, entre les ministres de la Défense des deux pays.

Le rapprochement entre la Syrie et la Turquie va, ainsi, donner l’occasion, à la Russie, d’afficher le poids diplomatique dont elle dispose encore malgré son isolement du fait du déclenchement de la guerre d’Ukraine, notamment en ce moment où, au Proche-Orient, les cartes diplomatiques ont été rebattues, de manière spectaculaire, avec le rétablissement, sous l’égide de la Chine, des relations diplomatiques entre ces deux poids lourds du monde musulman que sont l’Iran, chiite, et l’Arabie Saoudite, sunnite, qui se sont toujours disputés le leadership dans la région.

Certains médias turcs ayant rapporté, par ailleurs, que des diplomates représentant la Russie, la Turquie et la Syrie vont se réunir, à Moscou, au courant de cette semaine, en prévision de la tenue d’une rencontre de haut niveau à laquelle seront conviés leurs ministres des Affaires étrangères, il est donc clair que, pour marquer sa présence dans la région en ce moment où la Chine ambitionne de la supplanter, la Russie tente d’organiser, dans les meilleurs délais possibles, une rencontre au sommet entre le président syrien Bachar al-Assad et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

Ainsi, même si Bachar al-Assad ne contrôle toujours pas la totalité du territoire syrien, le rapprochement en cours, entre Damas et Ankara, s’inscrit dans une tentative de le réintégrer dans le jeu diplomatique régional après que les Emirats Arabes Unis, le Bahrein et la Jordanie aient renoué leurs liens avec son régime et que les Emirats Arabes Unis l’aient même chaleureusement accueilli, l’année dernière, à Abou Dhabi.

Au vu de tout cela plus rien n’empêche, désormais, l’Arabie Saoudite d’en faire de même après la reprise de ses relations diplomatiques avec cet autre grand allié de Damas qu’est l’Iran mais attendons pour voir…

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