En marge du 21e édition du Festival National du Film de Tanger
La ville du Détroit abrite du 01 au 09 mars 2019 la 21e édition du Festival National du Film. EN marge de cet évènement, nous avons choisi de mettre en exergue la place du cinéma amazigh, ou comme préfère l’appeler M’hamed Sallou, directeur du CEAELPA à l’IRCAM, le «cinéma amazighophone. Surtout que parmi les films projettés, certains puisent leurs thèmes et personnages dans la culture marocaine notamment amazighe dont le court métrage de Sofia Alaoui «Qu’importe si les bêtes meurent», produit en 2019, «Amussu», un documentaire de Nadir Bouchmouch ou encore «Amghar» (documentaire) de Bouchaib El Messaoudi.
En effet, au fil des années la production cinématographique s’est enrichie par des films amazighs ou amazighophones qui se battent contre vents et marées pour s’imposer et souffrent de plusieurs entraves entre autres la production et de la distribution.
«Il y a un manque au niveau de la production des films amazighs. Personnellement, depuis trois ans, je dépose des projets pour avoir une subvention, mais en vain. Ainsi, le CCM ne prend pas en considération le quota du film des autres dialectes comme tassousit, tarifit et tachlhit», a souligné Ahmed Baidou, réalisateur et producteur. Selon lui, les conditions de la production sont difficiles et sans fonds d’aide la création et la diffusion du produit cinématographique et artistique seront très limitées. A cela s’ajoute, dit-il, un manque d’une vision claire et d’une industrie cinématographique structurée.
Dans un long entretien accordé à Al Bayane, M’hamed Sallou n’ y va pas de main molle. Il rappelle que le cinéma amazighophone est un cinéma récent qui a commencé par des films de vidéo. En revanche, cette composante du cinéma marocain a été marginalisées. Ce sont des expressions qui vivaient à la marge.
Auparavant, ce cinéma ne bénéficiait pas de subventions du Centre cinématographique marocain (CCM). En fait, c’est très rare, et jusqu’à présent d’ailleurs, qu’on voit des projets de films amazighophones bénéficier de subventions. «Dans ce cadre, on a toujours milité à un «traitement préférentiel» pour ce cinéma» plaide le directeur du CEAELPA à l’IRCAM.
Mohamed Nait Youssef