Casablanca: Ils étaient en première ligne de la lutte anti-coronavirus

Bouchra Naji (MAP)

Moins visibles en temps normal, la pandémie du nouveau coronavirus les a propulsés, malgré eux, au-devant de la scène, accomplissant consciencieusement leur partition dans l’effort global dans la lutte contre le pernicieux virus. Ce sont les agents et cadres de la société de développement local «Casablanca Baia», dont la mission était de se charger des opérations de désinfection dans la métropole.

Des femmes et des hommes dévoués qui ont fait montre d’un sens élevé de volontarisme et de patriotisme en cette conjoncture délicate, en vue de sensibiliser les citoyens et participer à la protection de la santé publique, parfois au détriment de leurs vies privées.

La pandémie a chamboulé complètement leur mode de fonctionnement et leur rythme de travail. Ils ont dû redoubler d’efforts pour se hisser au niveau du rôle grandissant qu’on leur demandait de jouer et des nombreuses sollicitations qui dépassaient parfois leur capacité de riposte. Et pourtant, ils se sont acquittés honorablement de leurs tâches, gagnant la sympathie et le respect des citoyens qui ont, tout d’un coup, pris conscience de l’importance de la fonction de ces soldats de l’ombre.

Mère de deux jeunes collégiennes âgées respectivement de 15 et 11 ans, le Dr. Bouchra Benzouine, vétérinaire, responsable du service en charge de la lutte contre les animaux errants, quittait son foyer, quotidiennement, tôt le matin pour se rendre au bureau, quand tout le monde était confiné chez lui, parce que ses responsabilités exigeaient d’elle une présence sur le terrain.

Depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire au mois de mars, elle travailler sans relâche et consacre plus de temps à sa mission pour contribuer à la mobilisation générale pour mener à bien les opérations de désinfection.

La société a mis en place un plan d’action qui porte notamment sur une large campagne de stérilisation qui a concerné plusieurs points noirs de la ville, en concertation avec le ministère de la Santé et les services compétents de la ville, a-t-elle indiqué dans une déclaration à la MAP.

Ces opérations ont concerné les habitations, les centres d’examens, les facultés, les hôpitaux, les mosquées, les centres de santé, les administrations publiques, les postes de police et les transports publics, a-t-elle ajouté.

Le programme mis en place avant l’annonce du premier cas de Covid-19 a été renforcé durant la période du confinement pour contribuer à la lutte contre ce virus a-t-elle dit, notant que les animaux errants ont occupé le vide laissé par les humains.

En effet, quelque 8.000 chiens errants ont été capturés par les services concernés durant cette période, a-t-elle fait savoir, parlant «d’un chiffre record» pour ce genre d’opérations.

De son côté, Mohammed Haress, superviseur au sein de «Casablanca Baia», a détaillé les actions planifiées en vue de lutter contre les insectes et les animaux errants, rassurant que tous les espaces et lieux publics fréquentés par les citoyens ont été désinfectés.

«Nous travaillons sans interruption» a-t-il notamment lâché, relevant que 15.000 opérations de stérilisation et de désinsectisation ont été effectuées depuis mars dernier.

Il a expliqué que la période de la fête du sacrifice a connu la désinfection de 11 hectares durant le jour de l’Aid et 20 autres durant les deuxième et troisième jours de cet important événement religieux.

L’annonce de l’état d’urgence sanitaire a imposé avec force une nouvelle stratégie de réflexion, d’échange et d’information, a soutenu ce père de famille, qui a confié que la cadence du travail a sensiblement augmenté durant la période de confinement pour protéger la santé des citoyens et garantir leurs sécurité, «le souci majeur pour les équipes mobilisées en interne comme sur le terrain».

Mme Jihane Abdelhafid, directrice de l’unité de communication au sein de la SDL, a mis l’accent sur les actions mises en place en partenariat avec la société civile, la presse, les services concernés, la commune et les divisions en interne pour sensibiliser et lutter contre la pandémie.

Une situation qui a nécessité des sacrifices supplémentaires de la part de l’ensemble des agents de la société, dont la vie privée a été impactée par le séisme du nouveau coronavirus.
En tant que mère de deux jeunes adolescentes, Mme Abdelhafid a reconnu que cette mobilisation exceptionnelle a perturbé la routine de la vie familiale, confiance, sans fierté, que ses filles «ont fait preuve de patience, de compréhension et de persévérance».

«Elles ont réussi à se prendre en charge elle-mêmes en mon absence», a-t-elle lancé fièrement, ajoutant qu’elles suivent l’actualité et suivent les directives du ministère de la santé.

Mme Abdelhafid, qui a vu la durée de son travail quotidien s’allonger à cause de la pandémie, a rappelé que la direction de «Casablanca Baia»a mis en place un comité de veille pour respecter les mesures de sécurité et d’hygiène.

Depuis le mois de mars, la donne a changé et il a fallu faire preuve de beaucoup de discernement et de patience pour essayer de gérer correctement cette situation de crise, a-t-elle dit, saluant l’abnégation des agents qui sillonnent les artères de la ville travaillent non-stop depuis des mois, d’autant qu’aucun d’entre eux n’a bénéficié du congé annuel.

Partout au Maroc, les ouvriers de nettoiement et de propreté ont démontré un dévouement exemplaire dans ces circonstances particulières que traverse le pays. Leur mérite est d’autant plus marqué dans une ville aussi étendue que Casablanca, où l’urgence est permanente avec la déclaration de nouveaux foyers de contamination devant être désinfectés.

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