«Mama Saida», la marraine des jeunes en manque de soutien familial

Fondatrice de l’association « Idmaj des pensionnaires des maisons de bienfaisance

Nezha BOULANDA)- MAP

Du haut de ses 24 ans, Nabila se souvient d’une enfance amère partagée entre les boulevards et ruelles de Casablanca où il a passé une bonne partie de sa vie avant que son chemin ne croise « Mama Saida », celle qui deviendra la marraine des jeunes et des enfants en manque de soutien familial.

Aujourd’hui et grâce aux efforts consentis par « Mama Saida », Nabila suit une formation en langue anglaise, dispose de pièces d’identités et se prépare à intégrer le monde de l’emploi.

Mais qui est Mama Saida? Il s’agit de Saida Faddoul, assistante sociale au sein du Centre pour femmes en situation difficile qui s’est volontairement engagée à soutenir les enfants et les jeunes en situation difficile et leur offrir l’aide nécessaire dans le domaine social et juridique outre l’appui scolaire.

L’histoire a commencé au moment où plusieurs jeunes se sont retrouvés face à l’inconnu après que l’établissement qui les hébergeait a été contraint de suspendre ses aides à ses pensionnaires à cause de difficultés administratives et de gestion. En ce moment, « Mama Saida », épaulée par quelques uns de ses amis, a décidé de prendre en charge ces jeunes en les accompagnant tout au long de leurs cursus scolaires et même après pour trouver un emploi ou suivre une formation.

En 2015, « Mama Saida » a créé l’association « Idmaj des pensionnaires des maisons de bienfaisance » pour accompagner ces jeunes aux niveaux de quatre établissements à Ain Chock, Maison des filles 2 mars, Hay Hassani et Sidi Othmane.

Dans un entretien à la MAP, « Mama Saida » explique que l’association offre à cette catégorie le soutien scolaire, soulignant que l’association dispose d’un réseau de 60 établissements scolaires privés partenaires et cherche des formations professionnelles dans divers domaines.

L’action de « Mama Saida » ne ce limite pas à l’accompagnement juridique, mais elle se charge également de chercher des formations et des stages pour les pensionnaires ayant des diplômes et leur permet de bénéficier de soins et d’appui psychologiques assurés par des professionnels.

Interrogée sur les actions menées par l’association en partenariat avec des entités qui travaillent dans le même domaine, « Mama Saida » a indiqué que la conjugaison des efforts est le seul moyen pour réussir des actions associatives.

« J’ai croisé Tata Saida en 2009 lorsque j’étais pensionnaire d’un établissement de protection social. C’est une dame exceptionnelle et c’est grâce à elle que j’ai pu accéder au centre culturel américain et à un autre centre de formation en hostellerie. Elle est toujours à nos côtés et travaille sans contre-partie. Elle mérite toute l’admiration », affirme Mohcine qui a côtoyé Mama Saida et bénéficié de son soutien.

« Je n’oublierai jamais son soutien pour mon frère qui, même sans abri, a pu bénéficié des soins nécessaires au moment où des entités hospitalières ont refusé de le prendre en charge ».

L’histoire de Nabila est toute autre, les traits expressifs de son visage la raconte.  « J’ai vécu dès l’âge de 13 ans dans l’habit d’un garçon pour me faire protéger des dangers de la rue », se rappelle cette jeune, notant que « durant trois ans, je me suis battue pour avoir une identité mais en vain, jusqu’à ce que j’ai croisé le chemin de Mama Saida ».

Cette noble dame m’a été d’un grand soutien et m’a totalement pris en charge », a précisé Nabila, ajoutant que Mama Saida couvre tous ses frais scolaires et de santé.

« J’ai pu grâce à elle intégrer trois centres de langue et je me prépare pour travailler dans un centre d’appel », a poursuivi Nabila, faisant savoir que grâce à elle « j’ai pu jouir d’une citoyenneté complète ».

Actuellement, elle me fait don de son propre argent et c’est grâce à son soutien que je lutte pour avoir une carte d’identité, a-t-elle indiqué.

Le travail dans un centre d’appel n’est que le premier pas pour Nabila avant de bénéficier d’une formation en coaching et intégrer par la suite l’association et suivre l’exemple de Mama Saida.

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