Les conflits sur les terrains toutes catégories confondues sont monnaie courante dans diverses régions du Maroc. Cause principale de cette situation, l’ignorance et le laisser-aller de la part des citoyens, quant aux procédures administratives relatives à la conservation foncière des biens, en plus de la culture ancestrale qui existe toujours et qui dit qu’il n’est pas important d’enregistrer un bien, du moment que tout le monde sait qu’il appartient à telle ou telle personne. Chose qui ne doit plus exister au Maroc du 21ème siècle.
Dans le cas qui suit, il s’agit d’une affaire familiale qui concerne un lot de terrain agricole, objet de conflit et qui a été porté devant la juridiction compétente afin d’y trancher. En effet, le dénommé Mouhssine Laghlimi déclare être victime d’une opération d’escroquerie de la part de quelques membres de sa famille. Il prétend que la dite parcelle de terre appartient à sa mère qu’il défend par le biai d’une procuration générale. Mouhssine affirme qu’il fait l’objet de représailles de la part de ses adversaires dans cette affaire qui semble avoir déjà dépassé le cadre familial et serait entré dans un engrenage où vengeance soit le seul mot d’ordre.
Force est de noter que selon les documents fournis par le plaignant, cette terre agricole relève des dites «terres collectives» et n’a fait l’objet d’aucune procédure de partage, ce qui rendra certainement la tache des services compétents difficile, avant de trancher dans cette affaire.
Ce conflit en rappelle d’autres. On se souvient de l’affaire des terres collectives dans certaines régions du Royaume et qui avait engendré la colère de plusieurs femmes «Soulaliyat» qui ne pouvaient pas bénéficier de parcelles de terre, et ce, au profit des hommes. En effet, dans une étude réalisée par Anaruz (association défendant les droits des femmes), il parait clair que le système qui réglemente les terres Joumouâ (terres collectives) soulève le tollé d’un certain nombre de femmes marocaines qui se considèrent lésées par rapport aux hommes. En effet, ces dernières, années les autorités ont procédé à plusieurs opérations de transaction avec les différentes tribus portant sur l’échange des terres collectives contre des lots individuels.
En général, seuls les hommes, en tant que chefs de famille, ont le droit de bénéficier de ces lots. Par contre, les femmes, surtout celles qui se trouvent dans une situation matérielle précaire, sont obligées de quitter ces terres pour rechercher refuge dans des bidonvilles, ce qui crée là un autre problème. C’est ce qu’avait précisé Saida Idrissi, présidente de la section de Rabat de l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM).
Afin de sensibiliser l’opinion publique sur ce dossier, l’ADFM avait organisé à Rabat, une rencontre entre les représentantes de ces femmes avec la presse. Elles sont venues de différentes régions du pays pour parler de leur problème, plus de 200 femmes sont mobilisées et s’étaient déclaré prêtes à aller jusqu’au bout pour défendre leur droit. Pour les victimes, il est inconcevable que par le passé, la femme ait été impliquée dans l’exploitation de ces terres dans des activités agricoles ou d’élevage, alors qu’actuellement, elle s’en trouve écartée.
L’Etat fournit des efforts considérables, afin de réglementer la propriété des terres au Maroc. Néanmoins, il faut que chacun soit conscient des étapes à suivre avant de posséder ce genre de bien, afin qu’il soit en règle juridiquement parlant, ce qui épargnerait certainement à bon nombre de Marocains de se perdre dans le long chemins des tribunaux.