La journée nationale de l’enfant est le fruit de la volonté de feu Hassan II, lors du 1er congrès national sur les droits de l’enfant organisé en mai 1994. La journée de l’enfant a toujours été une occasion pour dresser le bilan des acquis réalisés dans le domaine de l’enfance, et de temps à autre, d’en tirer les leçons.
Malgré que les programmes de protection de l’enfance ne cessent de se développer et de s’enrichir, notamment grâce aux efforts fournis par le ministère de la famille et de la solidarité piloté par Nouzha Skalli, le parlement de l’enfant et l’Observatoire national des droits de l’enfant, il existe certaines zones d’ombre sur lesquelles, il faudrait se pencher davantage afin de palier au manque observé en matière d’accompagnement des enfants du Maroc et spécialement les orphelins et les enfants de la rue.
Il ne se passe pas une journée sans que nous, citoyens marocains, constations le nombre d’enfants errants dans les rues des grandes villes. Ces derniers sont pour leur majorité, des mendiants recrutés et exploités par des réseaux spécialisés en la matière.
Aussi, il existe un autre phénomène qui touche les enfants en plein dans leur droit à une vie normale comme leurs semblables et qui concerne les enfants dans le besoin obligés, soit par leurs parents, à troquer jouets, jardins d’enfants et bancs de classe, contre une blouse de mécanicien ou de menuisier. Cette situation plus qu’alarmante risque de menacer l’avenir de notre pays, si rien n’est fait au niveau de l’éducation et de l’attention qu’ils méritent. Nous nous souvenons tous de l’affaire qui avait secoué l’opinion publique nationale et qui concernait la jeune femme de ménage, retrouvée dans une situation lamentable et qui était maltraitée et frappée à mort par son employeuse. Pire encore, l’enfant était obligée de dormir dans une cage d’animaux à la terrasse de l’immeuble dans laquelle elle travaillait malgré elle. Normal puisqu’elle n’avait pas d’autre choix pour survivre et prendre en charge sa famille. Le monde à l’envers…
Le Maroc a pris conscience de la nécessité de faire de la question de l’enfance une de ses priorités. Sur cette lancée, le Maroc a élaboré le Plan d’Action National pour l’Enfant (PANE) pour la décennie 2006-2015. Baptisé, «Maroc digne de ses enfants», le PANE traduit un réel engagement de la part du Maroc. Ce plan a été conçu dans le cadre de la Déclaration et du Plan d’action des Nations Unies «Monde digne des enfants». Ce Plan qui place les droits de l’enfant au coeur du développement du Maroc, constitue une contribution à la matérialisation de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) dans la mesure où il définit les objectifs majeurs en matière de droits de l’enfance et augure d’une nouvelle politique sociale dans ce domaine, dont l’objectif primordial est de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Aussi et dans la même lancée, une convention portant sur la généralisation du programme «Eco-Ecoles», a été signée en avril dernier entre Ahmed Akhchichine, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique et Lahoussine Tijani, de la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement. Le projet, qui concerne 690 écoles réparties sur les 16 académies régionales de l’éducation nationale, ambitionne d’inciter les citoyens de demain à adopter des comportements écologiques et citoyens.
Néanmoins et c’est là une question que beaucoup de Marocains se posent, comment peut-on inciter les hommes et femmes de demain à avoir des comportements citoyens alors qu’ils subissent la cruauté et l’absence d’humanisme d’une catégorie de citoyens marocains qui n’éprouvent aucun regret ni honte à déposséder des enfants à la fleur de l’âge, de leur droit le plus élémentaire et le plus légitime, celui de se sentir «enfants».