Benabdallah : « 2026 doit sonner le glas des pratiques électorales malsaines »

Rencontre entre le BP et le groupe parlementaire du PPS

M’Barek Tafsi 

En prévision des échéances de 2026, le Maroc, auquel le PPS aspire, doit se débarrasser des pratiques malsaines de prévarication et d’utilisation à grande échelle de l’argent pour l’achat des consciences et des voix comme ce fut le cas lors des dernières élections, a affirmé le Secrétaire Général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohammed Nabil Benabdallah.

Le Maroc, que le parti veut, doit être délivré des conflits d’intérêts, qui coûtent très cher au pays, a-t-il encore martelé lors d’une rencontre tenue, lundi 14 avril avec le groupe du progrès et du socialisme au siège du Parlement à Rabat, pour débattre « des développements de la situation politique dans le pays et du système électoral ».

Ont pris part à cette rencontre, présidée par Rachid Hamouni, président du groupe parlementaire, les membres du GPPS  et une délégation du bureau politique du parti.

Le Maroc, que le PPS veut, doit réussir à organiser en 2026 un scrutin libre, honnête et régulier avec une participation massive des Marocains de tous les âges et en particulier des jeunes, a-t-il insisté, appelant tous ceux qui les boudent à y prendre part.

C’est dans ce sens qu’il importe d’agir et de corriger le spot publicitaire, réalisé avec des fonds publics et diffusé sur une chaîne nationale, un spot qui laisse entendre à tort que l’exploit historique de l’équipe nationale de football lors du Mondial au Qatar – une fierté partagée par tous les Marocains – est le fruit de l’action de l’actuel gouvernement.

C’est dans ce sens qu’il importe de produire et diffuser un nouveau spot publicitaire rappelant à toutes les Marocaines et à tous les Marocains, qui ont tourné le dos à la politique et aux partis politiques, dont en premier les jeunes, le devoir d’aller s’inscrire sur les listes électorales et de participer aux scrutins prévus, au lieu de prétendre que les réalisations du gouvernement actuel sont sans précédent, a-t-il noté.

 « C’est faux et archi-faux », a martelé le SG du PPS, selon lequel aucun des dix engagements que le gouvernement avait pris devant les Marocains n’a été réalisé, citant entre autres l’exemple du chômage qui a enregistré des taux records et sans précédent, avant de rappeler que l’exécutif s’était notamment engagé à créer un million de postes d’emploi d’ici 2026. Dans une tentative de trouver une échappatoire, il semble qu’il pousse actuellement l’échéance à 2030.

A présent, le taux de chômage est ainsi passé de 13% à 13,3% au niveau national.  Au sein des jeunes, il dépasse les 20%, a rappelé le SG du PPS.

Après l’échec des programmes Forsa et Awrach, le gouvernement vient de confectionner un nouveau programme doté de 15 milliards de dirhams, au sujet duquel de nombreuses questions se posent quant à sa gestion et aux critères pour en bénéficier, a-t-il dit.

Le gouvernement n’a pas réussi non plus à réaliser le taux de croissance annuel moyen de 4%, promis.

Il a échoué aussi à empêcher le déclassement social et le rétrécissement de la classe moyenne dont une partie a basculé sous le seuil de la pauvreté.

Ce sont là quelques éléments parmi d’autres qui montrent pourquoi le gouvernement actuel est le plus impopulaire parmi tous les autres que le pays a connus au cours des 25 dernières années, a affirmé le SG du PPS, qui a dénoncé encore une fois le refus de ce gouvernement de prendre les mesures qui s’imposent pour lutter efficacement contre les hausses exorbitantes des prix et la cherté du coût de la vie en général.         

Il a également passé en revue les échecs du gouvernement dans le redressement de la situation économique et sociale à travers l’octroi de subventions et de soutiens aux professionnels du transport (8 milliards de DH) et aux importateurs d’ovins et de bovins (13 milliards de DH). Cette dernière mesure n’a pas eu l’impact positif escompté sur les prix toujours élevés de la viande rouge et du bétail.

Mais ce qui interpelle le plus à présent, c’est cette réaction de la majorité parlementaire qui a proposé une mission exploratoire pour éviter la formation d’une commission d’enquête, soutenue par l’opposition dans le seul but de faire valoir la vérité sur les tenants et aboutissants de ce gaspillage pour ne pas dire dilapidation des fonds publics.

C’est en application des dispositions de la Constitution, qui accorde un rôle important à l’opposition que le PPS expose et défend ses positions et s’active ainsi, a-t-il expliqué.

Il ne cherche point à faire le buzz, en proposant une mission d’enquête en association et en concertation avec les autres membres de l’opposition. Ce qui l’intéresse c’est faire toute la lumière sur le sort de nombreux milliards de DH de deniers publics dont ont bénéficié des importateurs, a-t-il ajouté.

Et ce ne sont pas les menaces, les fausses accusations et les allégations mensongères qui vont faire taire le PPS, a-t-il dit, soulignant encore une fois que l’opposition ne ment pas et que quiconque l’accuse à tort et la menace de représailles pour ses critiques objectives et constructives fait preuve de faiblesse et de mépris des institutions démocratiques du pays au lieu d’accepter la critique, la diversité d’opinions et le droit à la différence d’idées et de positions.

Ceux qui refusent de reconnaitre que les différences d’opinions sont naturelles et enrichissantes oublient que de tels acquis ont été arrachés de haute lutte par le peuple marocain, a-t-il expliqué, invitant le chef du gouvernement à tolérer les critiques au lieu de proférer des menaces. Quand il estime que de telles remarques sont infondées, il est préférable d’y répondre de manière sereine pour le bien du pays, a-t-il proposé.

Quoiqu’il en soit, le PPS ne cédera pas à de tels agissements qui portent tort au pays et à son expérience démocratique, a-t-il estimé, soulignant encore une fois que si la majorité gouvernementale n’a rien à craindre ni cacher, elle n’a qu’à participer à la commission d’enquête, proposée par l’opposition, pour mettre un terme une fois pour toutes à la polémique qui enfle notamment autour du montant réel – qui dépasserait 13 milliards de DH – du soutien accordé aux importateurs de bétail.

Evoquant le scandale de la distribution à des fins électoralistes par l’association Jood (RNI) des paniers, à l’occasion du mois de Ramadan, il a fait savoir que l’on prétend actuellement du côté des organisateurs qu’il ne s’agit que d’une simple action de bienfaisance. Alors qu’en réalité, il s’agit d’une action « humanitaire » instrumentalisée à des fins électoralistes pour le compte du parti qui dirige la majorité.

Abordant la question du système électoral, il a émis l’espoir que les projets des lois électorales attendus soient soumis à temps au Parlement et non pas à la dernière minute pour permettre leur amendement avec la participation de toutes les composantes parlementaires dans le sens d’en faire un instrument efficace de lutte contre la prévarication, la corruption, l’utilisation de l’agent pour l’achat des électeurs et contre toutes les pratiques malsaines ayant entaché les dernières échéances électorales. Et ce pour le bien du pays et la consolidation de son processus démocratique, a-t-il dit.

Le Secrétaire Général du PPS a salué à cette occasion le travail remarquable du groupe parlementaire du parti, tant dans le contrôle de l’action gouvernementale que dans la production législative et le suivi local. Il a appelé à une mobilisation accrue pour les prochaines élections afin de mettre fin à l’actuelle expérience de ce gouvernement qui aspire à être celui du Mondial de 2030.   

D’autres membres du bureau politique ont également mis en avant le rôle positif du groupe parlementaire, apprécié par divers acteurs et observateurs.   

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