Kissariat El Heffarine à Derb Sultan : Un centre commercial pas comme les autres

Différentes marchandises attirent aussi le regard du visiteur, à l’affût de la bonne affaire. En somme, un extraordinaire mélange de tous les genres et de toutes les subtilités.
Dès les premières heures de la matinée, la Kissariat et les ruelles qui la jouxtent et même une partie du Boulevard avoisinant sont prises d’assaut, quotidiennement.

Des dizaines de boutiques sont ouvertes et des centaines de vendeurs ambulants se disputent les clients qui défilent inlassablement entre les étalages du matin au soir.
A l’intérieur comme à l’extérieur de cet immense bazar, tout se vend et tout s’achète. Tissus et produits de beauté, détergents et autres savons côtoient les produits alimentaires vendus souvent à même le sol. La particularité de ce vaste souk est sans doute le niveau très bas des prix. Situé en plein coeur du vieux quartier de Derb Sultan, ce marché à ciel ouvert est surtout destiné aux consommateurs à faible pouvoir d’achat. Particularité aussi de la Kissariat : elle compte une salle de cinéma, une ruelle baptisée «Derb 20», une joaillerie, ainsi qu’une galerie pour habits traditionnels, Djellaba et autres babouches.
De jour et jusque tard dans la nuit, et par tous les temps, la Kissariat connaît une importante affluence. Des hommes, et surtout des femmes, viennent y faire leurs emplettes. L’offre est diversifiée et abondante. On y trouve des tissus de luxe et d’autres bas de gamme à des prix défiant toute concurrence. Là-bas, il y a des produits pour tous les goûts, toutes les bourses et mêmes toutes les fantaisies. Au final, tout le monde y trouve son compte.
A l’intérieur des locaux, une grande variété de marchandises est exposée.
Certaines sont disposées en vrac, à même le sol. Ce qui ne semble aucunement dissuader les acheteurs, ni entamer leur frénésie d’achat. Au contraire, les produits se vendent comme des petits pains à grand renfort de cris et surtout de petits prix. Pour le grand plaisir des consommateurs et au grand dam des automobilistes qui peinent à se frayer un chemin dans ce périmètre plein à craquer.
En quelques années seulement, le bouche à oreille aidant, ce centre commercial, qui compte près d’une quarantaine d’échoppes, est devenu une destination incontournable, non seulement pour les Casablancais, mais aussi pour un grand nombre de Marocains qui y viennent régulièrement d’un peu de partout ailleurs.
«La Kissariat est aujourd’hui très fréquentée. Elle attire non seulement les clients de classe moyenne, mais également une clientèle très aisée qui n’éprouve pas le moindre complexe à fréquenter les lieux. Il y a six ans, les commerçants ne vendaient pas grand chose. Les affaires ne marchaient pas tellement. Mais de fil en aiguille, la Kissariat est devenue prospère», se réjouit un jeune commerçant, nouvellement établi.
Principale explication de cette affluence, le prix puisque les commerçants proposent souvent à qualité égale ou presque des produits à des prix très intéressants par rapport à d’autres espaces commerciaux. Comme Fouzia, une jeune femme qui malgré les quatre navettes de bus qu’elle doit endurer, n’est pas prête de changer de destination.
«Je préfère faire mes courses dans cette Kissariat parce que les prix sont abordables. C’est une véritable aubaine. On y trouve des tissus moins chers qu’ailleurs. L’offre est attrayante. Je trouve tout ce dont j’ai besoin. Les produits sont aussi variés qu’inédits et surtout offrent l’avantage d’un bon rapport qualité/prix», dit-elle, visiblement satisfaite.
Une satisfaction qui semble être partagée par tous, sauf pour les nouveaux commerçants qui flairant le filon, cherchent à acquérir des locaux dans la Kissariat et les voisinages. Et pour cause, les loyers et le prix de vente des magasins ne cessent de flamber. D’où les craintes émises par la clientèle de voir cette situation influer sur les prix pratiqués à ce jour. Une inquiétude que la majorité des commerçants considèrent comme injustifiée, soutenant que tant qu’elle y aura cette déferlante, la demande sera satisfaite à bon prix.

 

Point de mire

Petits commerces et grandes surfaces de vente

A chacun ses préférences,
à chacun ses clients

Les familles casablancaises laissent de plus en plus l’épicier du coin et préfèrent se déplacer à une grande surface de vente. C’est l’appréciation de la qualité qui fait la différence. En plus, dans les grandes surfaces de vente, les familles trouvent tous les produits demandés au même endroit et à des prix concurrentiels. Elles n’ont pas à se déplacer plusieurs fois pour faire leurs courses, comme elles n’ont pas à faire d’autres déplacements au cours de la semaine pour les denrées de leur consommation quotidienne. Ce n’est que pour le dépannage ponctuel que les habitués des grandes surfaces de vente retournent à la boutique du quartier; quand le lait, le sucre ou l’huile manquent pour le repas du soir. De même, pour la boîte d’allumettes, le stylo, le papier hygiénique dont on a besoin d’urgence après la fermeture des supermarchés. Ainsi, les épiciers voient le nombre de leurs clients diminuer.
Un commerce traditionnel en régression. Certains clients, qui demeurent fidèles à la boutique du quartier, s’approvisionnent à crédit. Une formule qui arrange les deux parties. Mais, il faut dire que ce sont des clientèles bien distinctes que se partagent les grandes surfaces de vente et les petits commerces dans les quartiers. Il s’agit des clientèles qui n’ont pas les mêmes habitudes de consommation ou les mêmes préférences en matière d’achats, ou encore le même pouvoir d’achat.
D’un côté, il y a ceux qui sont à l’écoute des battages publicitaires, qui suivent les tendances et qui ont un pouvoir d’achat plus imposant pour se permettre des provisions en grande quantité. De l’autre côté, il y a ceux qui demeurent fidèles aux marchands de leur quartier, qui ne peuvent se déplacer aussi facilement vers les grandes surfaces de vente ou préfèrent acheter au fur et à mesure les articles et les produits nécessaires à la consommation quotidienne de leurs familles. À chacun ses préférences, à chacun sa clientèle.

Centre des jeunes dirigeants d’entreprise
Le capital humain en question

«Quel développement du Capital Humain pour un Maroc compétitif ? Entre Offres de L’Etat et besoins des PME», est le thème d’une plénière qui sera organisée le 10 février, à Casablanca, par le Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD).
Cette manifestation, qui connaîtra la participation du ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, M. Jamal Rhmani, s’inscrit dans la
continuité d’un cycle de trois plénières initiées sous les thèmes «Capital Humain: levier de la performance globale de l’entreprise», «Dirigeant, Développer son Capital Humain: Concepts et Réalité» et «De la Gestion des Ressources Humaines au Développement du Capital Humain: Comment conduire le changement ?», indique un communiqué du CJD.
Le Centre des jeunes dirigeants, en tant que lieu de réflexion collective et prospective, a créé une commission dédiée au développement du capital humain pour la compétitivité de la PME, ajoute la source, précisant que cette commission a mobilisé ses énergies depuis mai 2010 pour poser les bonnes questions et apporter les réponses adéquates et nécessaires aux dirigeants pour mettre en place un vrai développement du capital humain au sein de leurs entreprises. Le document souligne également que l’importance de la compétitivité de la PME est connue et reconnue par l’ensemble des acteurs du tissu socio-économique au Maroc, cependant, le capital humain n’est pas toujours considéré comme un levier indispensable au développement de cette compétitivité.
Rehaussée par la participation d’un nombre de décideurs dans le secteur public et de dirigeants dans le secteur privé, cette plénière sera une opportunité de rencontre et un carrefour d’échanges riches et directs entre les pouvoirs publics et la PME, conclut le document.

 

Casablanca à travers l’histoire

Les historiens appelaient indifféremment Anfa, Anafa ou Anafi, l’air géographique qu’occupe actuellement Casablanca. Néanmoins, aucun d’entre eux n’a déterminé avec précision le vrai fondateur d’Anfa. Certains, comme Ibnou El Wazzane (Léon l’africain) prétendaient que la cité fut fondée du temps des Romains, d’autres plaidaient plutôt en faveur des phéniciens.
Cependant, la majorité des historiens affirme que se sont les berbères de Zenata qui ont construit Anfa. Celle-ci a été réputée par ses Oulémas, ses soldats et par son commerce florissant.
Sous l’égide de la dynastie Mérinide, Anfa demeure une petite ville ouverte sur les transactions maritimes avec l’étranger notamment avec l’Espagne et le Portugal.
Ses habitants furent des marins et des pirates qui n’hésitaient pas à attaquer les bateaux surtout des portugais. Ces derniers et pour protéger leur commerce envahissaient et détruisaient complètement Anfa vers l’année 1468. En 1515, les Portugais voulaient construire une forteresse mais leur défaite face aux Mérinides les a dissuadés. Puis, la cité sombra dans l’oubli et ne laissant que le mausolée de Sid Allal Quairaouani comme témoin d’une civilisation florissante.
Sous le règne de la dynastie Alaouite au temps du Sultan Sid Mohammed Ben abdellah (1757-1790) la cité renaissait de ses cendres et devenait « Dar Al Baida » (Maison Blanche) ou Casablanca selon la dénomination espagnole. Grâce aux impôts imposés aux tribus de Chaouia, le Sultan Mohammed Ben Abdellah a pu bâtir une forteresse qui servait en premier temps de camp pour les soldats et qui devint ultérieurement une destination privilégiée des tribus de Doukkala et de Chaouia.
Vers 1830, le commerce à Casablanca connaissait un développement certes lent mais régulier. Cette croissance s’est accrue d’une façon significative sous le règne de Moulay Hassan 1er à telle enseigne que Casablanca devenait un point d’attrait pour les commerçants et les artisans du royaume en général et de Fès et Marrakech en particulier.
C’est en 1912, que fut décidée la construction à Casablanca du premier grand port moderne du Royaume. C’était un tournant historique qui affecta le destin de Casablanca. Le développement économique de la Région s’est intensifié par l’activité portuaire et draina les investissements nationaux et étrangers donnant ainsi naissance à une ville moderne devenue aujourd’hui la capitale économique du Royaume.

 

Pignon sur rue

Gares informelles
Sur la route de Médiouna, boulevard Mohammed VI, plusieurs autocars ont transformé les lieux en une gare informelle. Il y a les courtiers, les marchands ambulants, les chauffeurs et les voyageurs, sans parler des malfrats et des enfants de la rue. On dirait qu’on est dans une gare routière dans un petit village et non pas au centre de la plus grande ville du royaume. Cet état de choses ternit l’image de la ville, provoque de sérieux dérangements pour la circulation et occasionne des pertes importantes pour la société gérante de la gare routière Ouled Ziane.

Circulation

Le boulevard Mohammed V connaît à longueur de la journée une forte densité de circulation. La fermeture du tronçon, en face de l’hôtel Lincoln, et les dizaines d’autobus, qui empruntent le boulevard, en plus des travaux du Tramway sont à l’origine de l’encombrement que connaît toute la zone. Les automobilistes se trouvent dans l’obligation de s’arrêter deux ou trois fois à hauteur du même feu de signalisation. Il est à signaler que depuis l’effondrement des planchers de certaines chambres de cet hôtel, la situation s’est dégradée sur les lieux.

Architecture
Les années 50 : la modernité fait son entrée

Les années 50 marquent une ère de prospérité économique qui va fortement influer sur la production architecturale de l’époque. Trouvant écho dans la nouvelle génération d’architectes, les choix de la bourgeoisie casablancaise, fortement imprégnée de culture américaine, portent sur des villas aux accents californiens.

De style ultra-moderne, les villas des années 50 sont avant tout marquées par la personnalité de leurs architectes.
Oeuvres personnelles, elles étonnent par la hardiesse des leurs lignes, et par l’innovation architecturale dont elles font preuve. Mais cette liberté de ton ne fait pas l’unanimité, et les différences de style vont accompagner les différences de classe : si le style ultra-moderne séduit les classes très aisées, la petite bourgeoisie se fait construire, dans les quartiers du CIL, des villas au style métissé reprenant les grandes lignes de l’architecture méridionale.
Mais les années 50 vont avant tout être profondément marquées par l’invention de «l’habitat pour le plus grand nombre» mis en place par Ecochard et son équipe en 1950. Le développement des programmes publics de logement donne ainsi naissance à de grands ensembles d’habitations bon marché destinés aux musulmans, aux israélites, et aux européens. Ainsi, par exemple, la cité d’habitation des carrières centrales devait permettre de résorber les bidonvilles tout en offrant aux musulmans des habitations respectant les habitudes traditionnelles ; la cité d’el Hank, prévue pour reloger les 18 000 israélites de l’ancienne médina, ou encore la cité de Bournazel (1954) destinée à une clientèle européenne très modeste.
Parallèlement, la multiplication des loisirs de masse entraîne le développement des clubs privés sur la corniche, la construction de nouvelles salles de cinéma, comme le Lutetia en 1950 ou encore le développement des stations services et garages, dont le garage Volvo en 1950 constitue un exemple architectural étonnant.
La culture architecturale des années 50 se poursuivra après l’Indépendance jusque dans les années 80, où on verra l’irruption des thèmes post-modernes.

Villa Sami Suissa
Première construction du genre, la villa construite par Jean François Zevaco en 1947, a inauguré le style ultra moderne caractéristique des années d’après guerre. Jugée révolutionnaire, la villa, maintes fois citée dans les revues internationales d’architecture, est aujourd’hui devenue l’un des emblèmes de la ville.

Aérographe de Tit Mellil
Nul mieux que ce monument illustre la liberté de création dont on fait preuve les architectes d’après guerre. Construit en 1953 par Jean François Zevaco, l’aérogare, avec sa structure en béton brut associé à ses murs blancs, rompt avec la tradition architecturale des édifices publics construits jusqu’alors.

A chaque jour suffit sa peine…

La quantité de déchets au niveau de la ville de Casablanca est estimée actuellement à un million de tonnes par an. Le secteur est géré par des entreprises privées dans le cadre de la gestion déléguée. Mais à cause du manque du suivi et du contrôle du côté du conseil de la ville, autorité délégante, le secteur plonge dans l’anarchie…      (Ph Akil Macao)




 

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