Contrairement à ce que pensent d’aucuns, les étudiants ne constituent qu’une catégorie sociale hétérogène et non pas une classe sociale au sens scientifique du terme, selon Abderrahim Bansar, ancien dirigeant de l’UNEM (union nationale des étudiants du Maroc), actuellement membre du BP du PPS.
Exposant son expérience lors d’un panel organisé dans le cadre de la 14ème conférence nationale des étudiants du PPS (Bouznika, 5, 6, 7 Février), Bansar a précisé d’entrée que les étudiants ne constituent pas une classe sociale comme celle des travailleurs en mesure de conduire au changement de la situation politique, sociale et économique du pays, bien qu’ils peuvent y contribur par leur action de sensibilisation, d’éclairage et d’éducation des masses populaires.
La catégorie sociale que les étudiants représentent a ses propres spécificités et caractéristiques, qui changent une fois les études terminées. C’est une force sur laquelle le PPS s’est toujours appuyé dans son action de sensibilisation, d’éducation et de mobilisation des classes sociales dont en premier lieu les travailleurs, les paysans pauvres et les masses populaires en général, a-t-il expliqué.
Historiquement parlant, les étudiants du PPS se sont toujours acquittés brillamment de leur mission aux cotés des enseignants et universitaires engagées aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays et des autres forces de la gauche marocaine pour défendre les causes du peuple dont en premier celle de l’intégrité territoriale du royaume.
Il a fait savoir à ce propos que les étudiants du PPS jouaient un rôle important au coté d’autres composantes du mouvement estudiantin au sein de l’UNEM pour faire face aux extrémistes et autres groupes et groupuscules dont les agissements ont fini par porter un coup fatal au principal syndicat étudiant qu’est l’UNEM, qui alimentait tous les partis politiques nationaux en cadres de haute qualité.
Au sein de l’université, les militants du PPS s’activaient pour faire connaitre les thèses du parti et ses positions courageuses au sujet notamment du parachèvement de l’intégrité territoriale du royaume et de l’édification d’une société de justice sociale conforme aux objectifs définis dans le cadre de la révolution nationale démocratique, dont le processus se poursuit d’ailleurs.
Pour y parvenir, le pays a besoin d’une université de savoir et d’apprentissage où les étudiants puissent acquérir les connaissances et le savoir faire nécessaires pour devenir des cadres compétentes en mesure de servir leur pays, a estimé Bansar.
Rejjali : l’université s’est détachée de son environnement
pour devenir une arène de combat
Lui succédant, Mustapha Rejjali, membre du BP du PPS a souligné que l’université marocaine, qui s’est toujours préoccupée des problèmes de la société marocaine et des événements nationaux et internationaux, a vu son rôle reculer, compte tenu surtout de la baisse du niveau des études, de la qualité des cours et du manque de motivation des étudiants. Elle s’est en quelque sorte détachée de son environnement social et politique pour devenir une arène où l’on s’entretue à coup de haches, de bâtons, de gourdins et d’armes blanches.
Quant à l’UNEM, a-t-il dit, elle n’est plus en mesure de jouer son rôle car dominée par des groupes extrémistes gauchistes et nihilistes et d’autres obscurantistes. C’est pourquoi, plus rien ne surprend quand on constate que des groupes sont organisés, non pas pour discuter avec les autres mais pour les attaquer, imposer leur point de vue et les écraser. L’enceinte universitaire est devenue un terrain de bataille où des groupuscules s’entretuent.
Le Maroc a besoin aujourd’hui plus que jamais d’une université de savoir et de formation d’élites capables de contribuer à l’édification de société de justice sociale, de liberté et de progrès, un espace ouvert à tous où il est possible de poursuivre ses études, apprendre à vivre ensemble, à discuter et à échanger, selon Rejjali, estimant que la gravité de la situation menace l’université. L’Etat, les partis politiques en particulier de la gauche marocaine, les organisations syndicales et celles de la société civile ont failli à leur devoir au sein de l’université, a-t-il estimé.
Quant au PPS, a-t-il ajouté, il a au moins le mérite d’avoir épousé il y a 70 ans des valeurs scientifiques et sociales universelles en tant que parti de gauche, progressiste et démocratique, plateforme intellectuelle où les étudiants puissent puiser pour enrichir leurs connaissances et savoir et prendre part au combat mené par le peuple marocain pour davantage de démocratie, de liberté, de dignité et de justice sociale.
Magouri : les étudiants du PPS doivent reprendre
le flambeau des communistes
Pour sa part, Youssef Magouri, ancien président de la commission nationale des étudiants du PPS, actuel membre du CC du parti, a insisté lui aussi sur le fait que les étudiants ne constituent pas une classe sociale, mais une simple catégorie sociale hétérogène, qui contribue malgré tout au foisonnement des idées et aux débats que suscitent les problèmes de société.
Héritiers légitimes du mouvement des étudiants communistes, puis des étudiants de la libération et du socialisme, les étudiants du PPS sont appelés à reprendre le flambeau pour continuer la lutte au sein du mouvement étudiant et y jouer pleinement leur rôle, a-t-il estimé, exprimant toutefois sa déception devant la détérioration de la situation de l’UNEM, en raison notamment du recul du rôle des partis politiques au sein de l’université.
M’Barek Tafsi