Le Maroc ne badine pas avec la question de son intégrité territoriale et l’exercice de la plénitude de ses pouvoirs sur l’ensemble de son territoire. Dès que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a franchi la ligne rouge par sa partialité provocatrice durant son dernier voyage dans les camps de Tindouf, la réaction du Maroc ne s’est pas faite attendre.
Ainsi, après la réaction spontanée du peuple marocain, qui a exprimé sa colère par une gigantesque marche dimanche dernier à Rabat, le royaume a décidé de recadrer sa collaboration avec les instances et les missions des nations unies au Sahara marocain comme partout ailleurs dans le monde. Dans ce sillage, Rabat a pris sa résolution de réduire significativement la contribution volontaire qu’elle accordait volontairement au fonctionnement de la MINURSO. Un communiqué, rendu public mardi par le ministère des Affaires étrangères et de la coopération, souligne «une réduction significative d’une grande partie de la composante civile et plus particulièrement le segment politique de la MINURSO, l’annulation de la contribution volontaire qu’accorde le Maroc au fonctionnement de la MINURSO».
Le message est on ne peut plus clair. Le Maroc n’accepte pas de collaborer étroitement avec des instances qui prennent partie en faveur des ennemis contre son intégrité territoriale et qui déraillent, par ailleurs, de la voie tracée par l’ONU en vue de trouver une solution politique à ce conflit artificiel autour du Sahara marocain. Et pour mettre à nu la partialité et les dérapages d’une instance internationale qui devait briller par sa neutralité et sa bonne volonté en vue de résoudre les conflits dans le monde, le Maroc élargit le champ de sa réaction à l’international. Dans ce sens, le communiqué du ministère des Affaires étrangères fait savoir que le Maroc procédera à «l’examen des modalités de retrait des contingents marocains engagés dans les Opérations de Maintien de la Paix». La fermeté de Rabat ne s’arrête pas à ce stade. Tout en affichant son respect de la charte des nations unies, le royaume se réserve le droit de recourir à d’autres mesures. «Le Royaume du Maroc se réserve le droit légitime de recourir à d’autres mesures, qu’il pourrait être amené à prendre, pour défendre, dans le strict respect de la Charte des Nations Unies, ses intérêts supérieurs, sa souveraineté et son intégrité territoriale», précise enfin le communiqué. C’est dire que le secrétaire général de l’ONU devra respecter la charte de l’Instance qu’il représente et «clarifier publiquement ses positions pour restaurer un climat de confiance et de respect mutuel». Il s’agit d’une cause légitime dans le sens juridique du terme qu’il va falloir réparer.
B. Amenzou