Fatima Jdili : génie pictural et transcendance de la couleur

pas de singularité et touche artistique sensible, donnent à voir ce qui demeure caché dans son univers peuplé et meublé de personnages mythiques, de couleurs, de signes, de symboles, de  traces et de chiffres enrichissant ses créatures. Son œuvre est  un tissu  mystérieux où  reposait la rêverie de l’artiste.

En effet  c’est par la couleur que  l’artiste  éveillait son imaginaire innovateur. Ainsi le rapport visuel avec ses œuvres est accrochant. Sa peinture est  séduisante ; invitant l’âme à une randonnée«savoureuse»  dans les repères et  les  chemins ouverts de sa création. «Au  Maroc il y a depuis toujours cette opportunité d’avoir des femmes et  familles  artistes : c’est inné. Ma mère, à l’époque, y intégrait quant à elle  l’école des sœurs. Elle était douée. Elle dessinait etbrodait  des personnages, des animaux et des plantes. Elle avait le sens de l’observation et le regard pointu et judicieux sur les choses », témoignait  son fils, l’artiste et architecte Jall Mohammed.
L’artiste voyait le monde à  travers sa peinture.  Elle y tissait des liens poétiques avec la nature, ses fleurs et  plantes. Ses couleurs sont vives et les souvenirspeignés sur la toile sont vivaces. La peinture pour  elle n’est  pas uniquement un  jardin de révélation et d’aveu, mais aussi et surtout  une fête où se reflétaitce «désir d’un subconscient refoulé». Ses œuvres sont lyriques et se caractérisaient pardes formes géométriques significatives.  «Le pinceau à la main, ma mère peignait  sur les murs. Notre  maison ressemblait  à une prairie colorée et joviale. Elle adorait  les plantes  et  les fleurs. Le printemps était pour elle une fête. Elle y aimait  tant la nature et ses couleurs. Elle  avait un programme artistique annuel rimant  avec toutes  les saisons», nous a confiéson fils. En méditant  ses œuvres, on y découvre ces  chiffres et signes qui  vivaient  dans l’esprit  de l’artiste. On y trouve des chiffres sur la toile; tout  se passe comme si Fatima Jdili voulait éterniser et immortaliser  un instant, une date…une vie. «Elle intègre les chiffres dans ses œuvres. Elle voulait  immortaliser le temps et  les dates. Pour elle les chiffres sont universels. Elle nous disait souvent qu’elle peignait pour laisser une trace à  ses enfants, voire une empreinte pour le monde».
A vrai dire, elle vivait  dans ses œuvres ; c’est  là  où  demeurait son âme. Et  comme le disait  toujours  son  fils : «elle trouvait  la  paix et  le bonheur dans les couleurs, dans l’amour de la vie et celui des  gens.» Par ailleurs, ses formes ne trompent pas l’œil.Car sa technique est lucide ; d’une vigilance mentale et poétique du gesterythmés avec lesouffle puissant libérantles articulationsdes nuances colorées. En d’autres termes, cette  fluidité gestuelle des formes, souplesse du  langage pictural, l’œuvre, dans cette optique, se veut un voyage  dans les profondeurs des sens de l’imaginaire créatif de l’artiste.
C’est normal ! Elle aimait son art et elle voulaity donner vie à jamais. «Elle dessinait jusqu’aux derniers jours de sa vie, elle était  heureuse en  travaillant», a-t-il conclu.
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