Suite à la demande faite par le Groupement parlementaire du Progrès et du Socialisme (GPPS), Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, s’est présenté, jeudi dernier, devant les membres de la Commission des secteurs productifs à la Chambre des représentants pour donner des explications concernant l’affaire de la putréfaction de la viande lors de la fête du sacrifice.
Selon le Chef du département de tutelle, les véritables causes de l’infection de la viande sont dues essentiellement aux conditions climatiques, notamment aux effets de l’humidité et une hausse significative de la température. A cela s’ajoute le non-respect des conditions nécessaires de la préservation et du stockage de la viande, a-t-il expliqué.
Abondant dans le même ordre d’idées, le ministre a été on ne peut plus clair, en soulignant que le communiqué de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) n’avait nullement l’intention de responsabiliser les citoyens, loin s’en faut!
En fait, le communiqué a juste évoqué les conditions d’hygiène et celles relatives à l’abattage et aux méthodes de refroidissement, a indiqué Aziz Akhannouch, avant de mettre l’accent sur le fait que les conditions climatiques lors de la journée de l’Aïd exigeaient des mesures spécifiques de la part des citoyens.
En dépit de cela, le responsable gouvernemental du secteur de l’Agriculture a révélé que les enquêtes sont toujours en cours pour connaitre la vérité et tirer au clair cette affaire. Cela étant, les résultats seront communiqués au grand public une fois que les départements concernés achèvent leurs enquêtes de terrain et que les examens biologiques soient terminés. Ainsi, il a insisté, dans ce sens, sur l’importance de la rigueur en matière d’application des mesures de contrôle, voire leur renforcement et ce, à travers la mise en œuvre de la Loi et l’élaboration des mécanismes préventifs, régulateurs et contraignants pour la préservation de la santé des citoyens. Et d’ajouter que la finalité de la création de l’ONSSA réside dans la protection du consommateur et qu’il n’est absolument pas permis de véhiculer des explications et des interprétations faites par certains milieux qui ne disposent pas de moyens, et encore moins des compétences pour qu’ils puissent fournir des explications fiables concernant ce sujet.
Autrement dit, «les informations faisant état de la pétrification de la viande à cause de la nature de l’alimentation du bétail ou d’une maladie grave, sont infondées et relèvent du pur mensonge», a martelé Aziz Akhannouch. D’ailleurs, pour lui, si cela était vrai, pourquoi tous les ovins ayant consommé la même alimentation n’ont pas été affectés, s’est-t-il interrogé. Ce même cas de figure pourrait s’appliquer sur les 3,5 millions moutons abattus durant toute l’année et ce, sans enregistrer le moindre problème, a-t-il déclaré tout en mettant en garde contre la prolifération de ce genre d’informations douteuses et qui pourraient provoquer la panique parmi les citoyens.
Au final, Aziz Akhannouch a fait savoir que l’ONSSA a reçu seulement 1449 plaintes dont 670 portant sur l’altération de la couleur et l’infection de la viande et dont la plupart ont été enregistrées dans les villes de Casablanca, Rabat, Meknès et Tanger, soit un pourcentage de 0,01% sur l’ensemble du cheptel abattu.
Khalid Darfaf